- Sur le modèle de l’Australie, qui a interdit les réseaux sociaux aux moins de 16 ans, Emmanuel Macron a annoncé mercredi vouloir empêcher l’accès à ces plateformes pour les jeunes « avant 15 ou 16 ans ».
- Une proposition de loi doit être débattue le 19 janvier prochain.
- Concrètement, quels moyens pourraient être employés pour vérifier rigoureusement l’âge des utilisateurs ?
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Réseaux sociaux : une interdiction avant « 15 ou 16 ans » souhaitée par Emmanuel Macron
Une première mondiale attentivement observée par d’autres pays. L’Australie a officiellement interdit l’accès aux réseaux sociaux aux jeunes de moins de 15 ans avec un objectif simple : « reprendre le contrôle »
face à ces plateformes pour lutter contre l’addiction aux écrans, le harcèlement en ligne, la violence ou encore les contenus sexuels.
Documents officiels et reconnaissance faciale utilisés en Australie
La loi, votée en novembre 2024, concerne pour l’instant dix plateformes, à savoir Facebook, Instagram, Snapchat, Threads, TikTok, X, YouTube (avec une version adaptée aux enfants), Reddit et les géants du streaming Kick et Twitch. Depuis mercredi, les moins de 16 ans ont vu leurs comptes désactivés et ils ne peuvent pas en créer de nouveaux.
Pour ne pas s’exposer à des amendes pouvant atteindre 28 millions d’euros, les réseaux sociaux utilisent plusieurs méthodes pour faire respecter cette interdiction, à l’aide de documents officiels comme une pièce d’identité ou un relevé bancaire, ou encore des selfies des utilisateurs scannés par l’IA. Les plateformes ne peuvent en revanche plus se fier à l’auto-certification des utilisateurs ni à une garantie des parents, selon la BBC.
Commission d’enquête et tour de France de Macron
En France, le débat est également dans l’actualité. Des suicides de plusieurs adolescents, en lien avec les algorithmes de réseaux sociaux, ont conduit à la création d’une commission parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.
Dans le cadre de son tour de France consacré aux enjeux démocratiques des réseaux sociaux, Emmanuel Macron a redit mercredi 10 décembre les dangers des plateformes en ligne pour les jeunes. « Plus on augmente le temps d’écran, plus les performances éducatives baissent (…) et plus les problèmes de santé mentale augmentent »
, a expliqué le chef de l’État face à des lecteurs de Ouest-France
et d’actu.fr
.
Une proposition de loi débattue le 19 janvier
À Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Emmanuel Macron s’est donc engagé à ce qu’un texte soit « voté avant la fin de ce mandat »
pour « imposer à tous les réseaux sociaux la vérification de l’âge »
et les interdire aux jeunes de moins de « 15 ou 16 ans »
. « La Commission européenne a donné son feu vert l’été dernier »
, a-t-il ajouté, alors qu’une première loi instaurant une majorité numérique à 15 ans, et promulguée en juillet 2023, n’a pas pu être mise en œuvre en raison d’un blocage européen.
Une nouvelle proposition de loi a donc été déposée le 18 novembre 2025 par la députée macroniste Laure Miller pour interdire les réseaux sociaux, à l’exception des messageries, aux moins de 15 ans et prévoir un couvre-feu numérique entre 22h et 8h du matin pour les 15-18 ans. Elle doit être débattue à l’Assemblée nationale le 19 janvier prochain.
« Afin de vérifier l’âge des utilisateurs finaux, les fournisseurs de services de réseaux sociaux en ligne utilisent des solutions techniques conformes à un référentiel élaboré par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, après consultation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés »
, est-il notamment écrit dans le texte soutenu par 121 parlementaires.
Pièces d’identité, selfie et Pronote
Si la proposition de loi est encore évasive sur les méthodes utilisées pour vérifier de manière plus rigoureuse l’âge de leurs utilisateurs, Emmanuel Macron a assuré mercredi que le modèle déployé pour les sites pornographiques « fonctionne, et qu’on peut l’utiliser sur les réseaux sociaux »
.
Interrogé par un lycéen sur la possibilité que les plateformes conservent les cartes d’identité des utilisateurs dans leur base de données, le président de la République a répondu que « ce ne sera pas le seul moyen et que vous êtes protégés »
. « Il y a plusieurs techniques différentes qui existent et qui ont fait leurs preuves »
, affirme Emmanuel Macron, comme « la carte d’identité avec des règles de confidentialité »
, citant les régulations de protection des données personnelles (RGPD) adoptées au niveau européen et contestées par les plateformes.
Le chef de l’État a également avancé d’autres méthodes telles que le selfie et, de manière plus originale, Pronote. « C’est une plateforme nationale qui permet de vérifier l’âge d’identité sans donner votre numéro d’identité, et qu’on peut utiliser pour cet accès »
, a garanti Emmanuel Macron.












