mercredi, mai 8
Nicolas Batum (droite), à la lutte avec son compatriote Victor Wembanyama (deuxième en partant de la gauche), lors d’un match entre les San Antonio Spurs et les Philadelphia 76ᵉʳˢ, le 22 janvier 2024 à Philadelphie.

Une journée presque ordinaire à Los Angeles (Californie). Le 30 octobre 2023, au lendemain d’une victoire des Clippers, l’une des deux franchises locales de la ligue nord-américaine de basket-ball (NBA), contre les Spurs de San Antonio, Nicolas Batum commence sa journée par une séance d’entraînement au Honey Training Center, coincé entre les palmiers dans le quartier de Playa Vista. Une fois ladite séance collective terminée, il continue à tâter un peu le cuir. Le soir venu, il passe sur la table de Fabrice Gautier, l’ostéopathe de l’équipe de France, avec lequel il travaille depuis des années, du côté de Beverly Hills, ville huppée qui jouxte la cité des anges. Quelques heures plus tard, la nouvelle tombe : Adrian Wojnarowski, journaliste de la chaîne sportive américaine ESPN, annonce le transfert de l’ailier tricolore aux 76ers (« Sixers ») de Philadelphie.

Nicolas Batum n’a appris la nouvelle qu’à son réveil, le jour suivant. Le voilà contraint de quitter sans préavis les Clippers, franchise pour laquelle il jouait depuis 2020, pour rallier la Côte est et la Pennsylvanie. Son cas illustre bien le virage pris par la NBA ces dernières années, celui du sport business, où les sommes astronomiques prennent le dessus sur l’humain. « Ça fait partie du métier, dit-il, trois mois plus tard, à l’occasion d’une visioconférence avec plusieurs représentants des médias français. On essaye de gérer comme on peut, surtout quand on a une famille, mais ce sont de drôles de moments à passer. »

Ce départ forcé de Californie est peut-être un mal pour un bien. Le natif de Lisieux (Calvados) forme aujourd’hui un tandem efficace avec le pivot américano-camerounais Joel Embiid – également naturalisé Français –, élu meilleur joueur de la NBA en 2023. « Il fait une énorme saison, résume Nicolas Batum. On s’entend bien, 90 % de mes minutes sont calquées sur les moments où il est sur le parquet. » La blessure à un ménisque du pivot star des 76ers, fin janvier, va néanmoins obliger l’équipe à performer sans lui.

Un modèle de longévité

Avec neuf participations aux play-off (les phases finales) en quinze saisons en NBA, le Français s’est hissé jusqu’en demi-finale de la conférence ouest lors de la saison 2020-2021 avec les Clippers – alors battus deux manches à quatre par les Phoenix Suns. Les Sixers, eux, comptent parmi les franchises historiques de la Ligue, derrière les Lakers de Los Angeles, les Celtics de Boston ou encore les Bulls de Chicago. Lors des six dernières années, l’équipe de Pennsylvanie peut aussi se targuer d’avoir atteint les demi-finales de conférence à cinq reprises.

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