La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) réclame d’ici au Salon de l’agriculture une concrétisation d’engagements budgétaires, fiscaux, législatifs obtenus l’hiver dernier et réitérés lundi 13 janvier par le premier ministre, François Bayrou, a annoncé son président Arnaud Rousseau, à la sortie d’une rencontre à Matignon.
Syndicat rival, la Coordination rurale, également reçue par le chef du gouvernement, a, pour sa part, dit attendre son discours de politique générale, mardi, pour se prononcer sur les suites de sa mobilisation. Le délai fixé au gouvernement « c’est demain [mardi]. Nous espérons entendre les revendications, ou celles du moins qui ne coûtent rien à l’Etat, dans son discours de politique générale », a déclaré sa présidente, Véronique Le Floc’h.
« Il n’y aura pas besoin d’appel à ce que les agriculteurs montent [à] Paris, puisqu’ils pourront constater par eux-mêmes l’avancée ou la non-avancée des annonces du premier ministre », a-t-elle ajouté, estimant que François Bayrou « semblait à la découverte de beaucoup de points », par exemple sur les contrôles des exploitations.
Arnaud Rousseau avait précédemment évoqué « une course contre-la-montre pour apporter des solutions ». « Il y a un an déjà, nous étions sur ce perron. (…) Nous avons dit [au premier ministre] que cette course contre-la-montre avait aussi un rendez-vous d’étape qui est le Salon de l’agriculture, qui aura lieu à partir du 22 février », pour « lequel nous avons besoin que soit concrétisé ce que nous demandons ».
« Franchir ce mur »
Parmi les demandes du syndicat majoritaire figurent le vote d’un budget agricole de quelque 450 millions d’euros incluant des mesures fiscales et d’urgence pour permettre aux agriculteurs de faire face aux crises sanitaires, ainsi qu’un calendrier pour plusieurs textes de loi portant notamment sur des mesures de « simplification » des activités agricoles.
« Nous avons rappelé au premier ministre que nous avions besoin qu’il s’engage. C’est ce qu’il a fait puisqu’il nous a dit que, depuis quelques jours, il n’entend parler que de mur, mur budgétaire, mur politique… Face au mur agricole, il nous a dit sa volonté (…) de franchir ce mur et d’apporter rapidement les solutions que nous attendons. »
« Nous avons dit au premier ministre que si nous entendions sa volonté de franchir le mur, si nous avons mesuré sa volonté d’apporter des réponses, nous le ferons comme depuis le début, avec des choses concrètes », a-t-il poursuivi.
Le Salon de l’agriculture sera « un rendez-vous d’étape. (…) Accueillir des hommes et des femmes politiques pour parler d’agriculture, c’est aussi leur demander de venir avec des résultats », a-t-il souligné, relevant que le vote du budget envisagé pour la mi-février serait notamment suivi de près.
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Les Jeunes Agriculteurs (JA), reçus après la FNSEA, dont ils sont les alliés traditionnels, ont également trouvé « un premier ministre à l’écoute ». « Maintenant, place aux actes. Nous prenons rendez-vous au Salon de l’agriculture », a dit son président, Pierrick Horel, estimant « que la fin du premier trimestre sera un bon temps » pour les évaluer.