Devoir à rendre, rapport à boucler, facture à payer…
Sept Français sur dix ont tendance à repousser au lendemain leurs tâches quotidiennes.
C’est le principe de la procrastination, dont on célèbre la journée mondiale ce mardi 25 mars.
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Le 13H
Signer le bulletin de notes du petit dernier ? Demain. Remplir la déclaration d’impôt ? Ce week-end. Prendre rendez-vous chez le dentiste ? La semaine prochaine. Vous vous reconnaissez dans ces questions métaphysiques ? Vous procrastinez ! Un phénomène très répandu lorsqu’on écoute les Français interrogés par TF1, dans les rues de Strasbourg, dans le reportage visible en tête de cet article. Un homme explique qu’il a tendance, comme il a « le temps« , à repousser « le jardinage, le bricolage ». « Réviser mes cours, répond de son côté une jeune fille, parfois je procrastine quand je vois qu’il y a trop de choses« . Tandis qu’un troisième indique le faire pour « l’organisation des vacances, l’organisation des week-ends » : « J’ai un boulot qui est très, très prenant« .
La procrastination (du latin pro qui signifie « en avant » et crastinus qui signifie « du lendemain ») consiste en effet simplement à remettre au lendemain ce qui peut être fait le jour-même. Une inclinaison naturelle à buller, mais qui peut s’exprimer au détriment de l’entourage et générer de lourdes conséquences matérielles. Tout l’inverse du « précrastinateur », bourreau de travail qui tient à terminer une tâche aussi vite que possible, même si cela nécessite des efforts conséquents.
Ainsi, être procrastinateur, c’est lutter contre la tyrannie de l’immédiat par l’inertie : « La procrastination, c’est une défense immunitaire face à une société extrêmement rude, un moyen positif de se défendre des assauts du monde contemporain« , assurait en 2010 David d’Equainville, instigateur de la journée de la procrastination.
20 à 30% de la population « lourdement procrastinatrice »
Cette journée mondiale, qui se tient ce mardi comme tous les 25 mars, se révèle donc être l’occasion rêvée pour les professionnels de la procrastination d’appuyer sur la touche pause, un temps de mise à distance, de réflexion.
Notre reportage en tête de cet article indique que sept Français sur dix repoussent ainsi au lendemain leurs tâches quotidiennes. Parmi les activités les plus procrastinées, on retrouve le sport, les tâches ménagères et, plus surprenant, la prise de rendez-vous médical. Certains métiers aussi sont plus procrastinés que d’autres, comme celui des entrepreneurs. « On n’a pas de patron qui va nous demander de savoir ce qu’on a fait la veille ou le lendemain« , explique face à notre caméra Mathilde, ancienne salariée.
Selon les allemands Kathrin Passig et Sascha Lobo, auteurs du livre Demain, c’est bien aussi, « les activités de procrastination occupent environ un tiers du temps de veille quotidien d’un étudiant« . Et 20 à 30% de la population globale est considérée comme « lourdement procrastinatrice« .