L‘expérience commence dès le trajet qui mène de la gare de Tokyo à l’Observatoire d’Enoura, ce lieu imaginé dans ses moindres détails par le photographe Hiroshi Sugimoto. Emprunter le train à grande vitesse Shinkansen, dépasser les buildings du quartier d’affaires d’Otemachi, laisser la campagne se découvrir et apercevoir, si le ciel est clair, l’iconique mont Fuji avant d’arriver à Odawara…
Puis une vingtaine de minutes en taxi pour longer la baie de Sagami et ses pêcheurs patients installés devant leur ligne – une forme d’ascension pour accéder à cet endroit unique en son genre, culminant à plus de 100 mètres au-dessus de la mer.
Si quelques-uns de ses tirages y sont accrochés, Sugimoto souhaite ici « transmettre l’essence de la culture japonaise au plus grand nombre » et faire réfléchir à l’identité et à la place de chacun dans l’Univers, ce qu’il estime être le but premier de l’art. Pour mener cette réflexion, le visiteur est convié à déambuler librement à la découverte d’une galerie d’art, d’une maison de thé, d’une scène en verre ainsi que de jardins à n’en plus finir, peuplés de pierres millénaires.
Renouveau
Au début des années 2000, Sugimoto visite ce grand terrain. Il cherche alors une résidence secondaire tournée vers la mer, lui qui en a fait le thème principal de sa série Seascapes, des photos en noir et blanc quasi abstraites prises dans le monde entier, à différentes heures et saisons, depuis les années 1980. De ce site peuplé de citronniers, d […] Lire la suite