Le média confidentiel Ecran de veille, initiateur d’un sondage de l’IFOP sur le « rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France » au cœur d’une polémique en novembre, publie vendredi 19 décembre un second volet portant sur « l’implantation des Frères musulmans ».
Pour mesurer le « degré d’influence de l’islamisme politique », cette revue appartenant au groupe Global Watch Analysis (GWA), qui se présente comme « le mensuel pour résister aux fanatismes », a analysé les réponses obtenues par l’IFOP auprès d’un échantillon de 1 005 personnes de confession musulmane vivant en France métropolitaine, en utilisant ses propres indicateurs, conçus avec des experts supervisés par le média lui-même.
L’IFOP, contactée par l’Agence France-Presse (AFP), assure avoir « administré l’enquête » et « traité les données » tout en précisant que « l’analyse et l’interprétation des résultats sont du ressort des chercheurs d’Ecran de veille ». « Cela n’a rien d’exceptionnel. Il s’agit par ailleurs d’indicateurs pointus qui ont été validés par l’IFOP mais qui ne relèvent pas de notre champ de compétence », précise François Kraus, directeur du pôle politique et actualités de l’IFOP.
« Questions orientées »
Selon le second volet de cette étude, menée par téléphone du 8 août au 2 septembre, « 23 % des musulmans de France âgés de 15 ans et plus » se disent « proches du courant de pensée des Frères musulmans », à des degrés divers, plus de la moitié (52 %) en étant « éloignés ».
La publication du premier volet, en novembre, portant sur le rapport des fidèles à l’islam, notamment des jeunes musulmans, avait suscité de vives réactions. Des associations du culte musulman ont porté plainte, dénonçant des « questions orientées », ce qu’a contesté l’institut de sondage, qui a défendu sa méthodologie et a annoncé une plainte contre deux députés de La France insoumise dénigrant cette enquête.
Publié en mai dernier, un rapport également controversé sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement français avait mis en garde contre une « menace pour la cohésion nationale » avec le développement d’un islamisme « par le bas ».
En juillet, Emmanuel Macron avait annoncé plusieurs mesures pour mieux lutter contre l’islamisme, par le biais de sanctions financières et une surveillance accrue des associations.










