La confrontation entre Israël et le Hezbollah dans le sud du Liban ne connaît pas de répit. L’armée israélienne a annoncé, samedi 21 septembre en soirée, y avoir lancé « une vaste attaque après avoir identifié des préparatifs en vue de tirs sur le territoire israélien ».
« Des dizaines d’avions » ont participé à cette opération destinée à mener des « frappes massives », a précisé le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d’un point presse à la télévision. Plus tôt dans la journée, l’armée avait affirmé avoir touché dans la même zone des milliers de lance-roquettes « prêts à être utilisés » contre l’Etat hébreu, ainsi que d’autres cibles du Hezbollah au Liban.
De son côté, l’organisation chiite pro-iranienne a dit avoir tiré des dizaines de roquettes vers des positions militaires dans le nord d’Israël − « environ 90 » selon l’Etat hébreu. La chute de roquettes a provoqué des incendies et des dégâts.
« Il est possible que des roquettes soient lancées vers le pays dans un avenir proche », a encore dit M. Hagari, même si la grande majorité est interceptée.
Des dizaines de milliers de personnes déplacées
Les échanges de tirs transfrontaliers quasi-quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, qui soutient le mouvement islamiste palestinien Hamas en guerre contre Israël dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes de chaque côté de la frontière, faisant craindre depuis des mois un embrasement régional.
L’intensification de ces raids israéliens intervient après une frappe près de Beyrouth, vendredi, qui a notamment tué Ibrahim Aqil et Ahmed Mahmoud, deux hauts responsables de la force d’élite du Hezbollah, et fait au total trente-sept morts, selon le dernier bilan du ministère de la santé libanais.
Cette escalade, qui fait craindre une guerre à grande échelle, a poussé le premier ministre libanais, Najib Mikati, à annuler son déplacement prévu à New York pour l’Assemblée générale des nations unies en appelant « à la fin des terribles massacres israéliens ».
Face à « la nature imprévisible du conflit en cours », les Etats-Unis ont, pour leur part, « exhorté », samedi, leurs ressortissants au Liban à quitter le pays du Cèdre « tant que des options commerciales restent disponibles ».
Poursuite des bombardements à Gaza
Dans une déclaration séparée, samedi en fin de journée, l’armée israélienne a dit qu’elle renforçait les restrictions concernant les rassemblements publics dans le nord du pays. Ils « seront limités à trente participants dans un espace ouvert, et à 300 participants dans un espace fermé. Se rendre au travail est autorisé tant qu’il y a un espace protégé disponible, et les activités éducatives peuvent se poursuivre tant qu’il y a des espaces protégés disponibles », a souligné l’armée en faisant référence aux abris antiaériens.
L’armée israélienne maintient également la pression sur la bande de Gaza, la défense civile de l’enclave palestinienne ayant annoncé, samedi, la mort de vingt et une personnes, dont « treize enfants et six femmes » dans des bombardements qui ont touché l’école Al-Zaytoun à Gaza-ville (Nord), abritant des milliers de déplacés. L’armée israélienne a affirmé avoir « mené une frappe ciblée sur des terroristes qui opéraient » dans l’école Al-Falah, adjacente à celle d’Al-Zaytoun.
Dans le même temps, à Tel-Aviv, des milliers d’Israéliens ont de nouveau manifesté, samedi soir, pour réclamer à leur gouvernement un accord qui permettrait la libération des otages capturés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre 2023 sur le sol de l’Etat hébreu.