Ce vendredi, le terroriste Mehdi Nemmouche, accusé d’avoir été un geôlier de journalistes français à la solde de Daech en Syrie en 2013, a été condamné à la perpétuité avec 22 ans de sûreté.
Pour ses derniers mots devant la cour d’assises spéciale de Paris, il a lancé bravache qu’il ne s’excuserait « jamais » d’avoir été « un terroriste ».
Il passera sa vie en prison. La cour d’assises spéciale de Paris a condamné ce vendredi Mehdi Nemmouche à la réclusion criminelle à perpétuité, le reconnaissant coupable d’avoir été le geôlier d’otages occidentaux et syriens pour le compte du groupe terroriste Daech en 2013 et 2014. Mehdi Nemmouche est resté de marbre au moment de l’annonce de sa condamnation. Le président Laurent Raviot n’a donné aucune motivation de la décision de la cour. Le parquet antiterroriste avait réclamé la même sentence mercredi, de manière à « protéger définitivement la société » de ce « véritable sociopathe dénué de toute empathie ».
Le djihadiste avait été identifié comme leur ancien geôlier par Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres après l’attaque du musée juif de Bruxelles en 2014 (nouvelle fenêtre), où il avait abattu quatre personnes. Les journalistes français venaient eux d’être libérés des geôles de l’EI en Syrie, où ils avaient vécu des mois de supplice comme 25 otages occidentaux au total, dont plusieurs avaient été exécutés devant les caméras pour des vidéos de propagande ayant fait le tour du monde.
Le coaccusé de Mehdi Nemmouche, Abdelmalek Tanem, 35 ans, que les ex-otages n’ont pas reconnu, a écopé d’une peine de 22 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers, la cour estimant qu’il avait bien également été un de leurs geôliers. La cour a également ordonné la prison à vie pour deux accusés présumés morts : Oussama Atar, déjà condamné à la perpétuité pour avoir commandité les attentats du 13-Novembre, qui « supervisait personnellement la gestion des otages » selon l’accusation, et Salim Benghalem, l’un des chefs des geôliers. Enfin, une peine de 20 ans (le maximum dans son cas) a été prononcée à l’encontre du Syrien Kais Al Abdallah, 41 ans, identifié comme l’ancien numéro 2 de Daech à Raqqa et impliqué dans l’enlèvement des otages français.