dimanche, mai 5
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse à Genève (Suisse), le 22 janvier 2020.

Après deux ans de discussions ardues, les pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’ont pas réussi à conclure, jeudi 28 mars, un accord international visant à mieux préparer le monde à une future pandémie. Le neuvième et dernier cycle de négociations s’était ouvert le 18 mars et s’est achevé jeudi sans texte définitif. Les négociations reprendront en mai.

« Vous n’êtes pas loin de conclure un accord », a pourtant affirmé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors que les discussions s’achevaient au siège de l’organisation à Genève. « Je garde toujours espoir et j’espère que vous y arriverez », a-t-il déclaré, rappelant qu’un « accord est un instrument qui sauve des vies, et non un simple morceau de papier ».

Il a exhorté les nations à se remettre au travail pour parvenir à un accord final d’ici à la fin du mois de mai.

Importants points de friction

Les 194 pays réunis au sein de l’OMS ont décidé d’élaborer un texte contraignant pour éviter de répéter les erreurs mortelles et coûteuses commises lors de la catastrophique gestion de l’épidémie de Covid-19, qui a révélé à quel point le monde était mal préparé à affronter une crise de cette ampleur.

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Les discussions ont débuté en février 2022, les pays s’étant donné pour objectif d’adopter formellement le texte lors de la prochaine Assemblée mondiale de la santé, qui s’ouvre le 27 mai à Genève. Mais après deux années et les traumatismes de la pandémie qui s’estompent déjà, d’importants points de friction subsistent, le projet d’accord restant truffé de formulations provisoires entre crochets, signalant les alternatives possibles.

Les discussions sont d’autant plus difficiles que les membres de l’OMS ont pour habitude de conclure des accords par consensus, en trouvant des terrains d’entente, une procédure qui prend habituellement de nombreuses années. L’espoir de trouver un accord n’est toutefois pas complètement mort, et les pays doivent décider s’ils s’accordent des jours supplémentaires de négociations, du 29 avril au 10 mai.

Le bureau de l’organe intergouvernemental de négociation, qui conduit les pourparlers, rédigera un nouveau projet de texte au plus tard le 18 avril et s’efforcera de finaliser les discussions d’ici au 5 mai. Le projet actuel est passé de 30 pages à près de 100 pages, avec des propositions d’amendements. Certains participants souhaitent que le bureau réduise à 20 pages.

Prévention, surveillance et financement

Les principaux sujets encore en discussion sont notamment l’accès aux agents pathogènes émergents, une meilleure prévention et une meilleure surveillance des épidémies, un financement fiable et le transfert de technologie vers les pays les plus pauvres.

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Les pays européens veulent que davantage d’argent soit investi dans la prévention, tandis que les pays africains – laissés au bord de la route pendant le Covid – veulent le savoir-faire et les financements mais aussi un accès adéquat aux tests, aux vaccins et autres traitements. Les Etats-Unis, eux, veulent une garantie de transparence et un partage rapide des données sur toute irruption d’une maladie inconnue.

Le nationalisme et l’égoïsme vaccinal, le manque d’équipements de protection, l’exposition et l’épuisement des professionnels de santé et les dons de stocks de sérums quasi périmés par les pays riches aux pays pauvres, sous couvert de solidarité, ne sont que quelques-uns des nombreux dysfonctionnements révélés par la dernière pandémie.

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De l’avis des spécialistes, la Chine a également trop tardé, en décembre 2019, à partager les informations sur le Covid-19 et très vite il a été trop tard.

Le Monde avec AFP

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