lundi, mai 6

Le président ultralibéral argentin s’est dit vendredi prêt à pousser ses réformes « avec ou sans soutiens ».
Javier Milei a assuré qu’il irait même « au conflit » s’il le fallait.
Il s’exprimait dans le cadre de son premier discours sur l’État de la nation.

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Javier Milei, le fantasque ultralibéral devenu président de l’Argentine

À l’entendre, rien ne l’arrêtera. Vendredi, le président ultralibéral argentin Javier Milei, 53 ans, s’est dit, dans son premier discours sur l’État de la nation, déterminé à pousser plus avant ses réformes « avec ou sans soutiens » politiques, avertissant au Parlement jusqu’ici rétif qu’il est prêt « au conflit ».

Dans le même temps, il a appelé les Argentins à faire preuve de « patience et confiance », face à ses mesures de dérégulation et d’austérité budgétaire. « Il faut encore du temps avant que nous puissions récolter les fruits de l’assainissement économique et des réformes (…) mais pour la première fois de l’histoire, nous attaquons le problème par sa cause. Pour cela, je vous demande patience et confiance », a-t-il déclaré.  « L’effort va valoir la peine » leur a assuré Milei, dont le gouvernement a opéré en moins de trois mois une dévaluation de plus de 50%, une libéralisation des prix, une large déréglementation et des coupes budgétaires drastiques.

« Si vous cherchez le conflit, vous aurez du conflit »

Offensif, il a mis en garde les parlementaires qui, en février, lui ont infligé son premier revers en retoquant ses nombreuses réformes dérégulatrices (660 dispositions). « Nous allons changer le pays pour de bon (…) avec ou sans le soutien des dirigeants politiques, avec toutes les ressources légales de l’exécutif » a-t-il assuré. 

Il a rappelé aux députés, que ces dernières semaines, il traitait de « nid à rats », « corrompus », « symboles de la caste » politique, que par décret, modifications règlementaires, ou projets de lois, il dispose d’outils de « lutte contre le déficit budgétaire, qui est pour nous la mère des batailles ». « Si vous cherchez le conflit, vous aurez du conflit », a-t-il menacé. 

Pour autant le chef de l’État a tendu une main à la classe politique, aux influents gouverneurs des provinces, dirigeants de partis, ex-présidents, pour forger un « nouveau contrat social », sur la base de dix principes éminemment libéraux : équilibre budgétaire « non négociable », propriété privée « inviolable », dépense publique réduite au niveau « historique » de 25% du PIB, notamment. 

Milei avait programmé son discours à une heure de grande écoute, 21 heures, pour que « le plus grand nombre possible d’Argentins puissent écouter le président après leur travail », selon la présidence. Il a longuement fait l’inventaire de 20 ans de politique gouvernementale « appauvrissante », la qualifiant « de banqueroute morale et intrinsèquement injuste » qui n’a profité qu’à une « caste politique ».


Aurélie SARROT

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