Pendant plus de trois heures, Jeannette Jara et José Antonio Kast se sont fait face, dans ce qui a certainement été le débat le plus musclé depuis le début de la campagne, rapporte notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné.
Candidate d’une vaste coalition de gauche et arrivée en tête avec 26,85 % des suffrages, Jeannette Jara, part désavantagée. La droite, qui présentait à la présidence trois candidats issus de différentes forces, a recueilli plus de 50 % des voix dimanche, et les sondages anticipent une victoire de l’ultraconservateur José Antonio Kast, qui a obtenu le soutien d’Evelyn Matthei, figure de la droite traditionnelle, et du député libertarien Johannes Kaiser.
Aussi Jeannette Jara a-t-elle changé de stratégie, passant à l’offensive et pressant son adversaire à plusieurs reprises pour qu’il détaille son programme. José Antonio Kast (23,92% des voix), souvent évasif lors des débats, s’est montré plus agité que d’habitude. Ce que n’a pas manqué de lui faire remarquer sa rivale. « Tu es bien agressif, calme-toi un peu », lui lance-t-elle.
Mais José Antonio Kast ne s’est pas laissé déstabiliser et a continué de s’en prendre au gouvernement du président Gabriel Boric dont faisait partie Jeannette Jara, au poste de ministre du Travail. « Il n’y a que deux chemins : le changement ou la continuité pour passer de la médiocrité à l’excellence, de la paresse au rendement et du désordre à l’ordre », a-t-il asséné.
Jeannette Jara cherche, quant à elle, à élargir impérativement sa base électorale. « Je crois en une patrie où au lieu de se haïr, on s’unit. Et c’est vrai qu’on a des défis à relever. Mais c’est aussi vrai que quand on s’unit on peut avancer ! », a-t-elle conclu.
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