Pourquoi ne faut-il pas équiper le collier du chat avec cet accessoire ?

Faire porter un collier à son chat montre qu’il a un propriétaire.

Certains maîtres y ajoutent une clochette pour l’esthétique ou pour l’empêcher de faire des ravages parmi la biodiversité.

Cependant, le grelot peut avoir des effets négatifs sur les félins.

Votre chat ramène régulièrement des proies à la maison et vous aimeriez protéger les oiseaux, petits reptiles et rongeurs des griffes impitoyables de Félix ? La solution pourrait être de les prévenir de l’approche du prédateur par une clochette passée sur son collier. Mais avant de lui mettre un collier à grelot, il vaut mieux connaître les risques pour votre compagnon à quatre pattes ! 

Quels sont les effets négatifs du son du grelot sur le chat ?

Comme ses cousins grands félins, le chat est doté d’une ouïe très fine, lui permettant de détecter ses proies à distance, d’entendre le bruit des croquettes depuis sa cachette au fond du placard de l’entrée ou de reconnaître vos pas sur l’allée du jardin. Bien que loin de celui d’un marteau-piqueur, le bruit du grelot qui tinte à chaque déplacement atteint tout de même 40 à 50 décibels, soit autant que le lave-linge, un ventilateur, la télévision à volume normal ou une bonne averse. Même si Le Mag du Chat explique que les effets directs sur l’audition du félin ne sont pas significatifs, ce bruit peut gêner votre chat et générer de l’anxiété, surtout durant les premiers jours. Imaginez que votre machine à laver en fonctionnement vous suit partout… Le tintement risque aussi de réveiller le chat à chaque mouvement réflexe lors de la sieste et de réduire la qualité de son repos. En outre, il interfère avec le bruit des proies et l’empêche donc de chasser correctement. Un point positif pour la biodiversité ! 

Quels dangers guettent le chat qui porte un grelot ?

Si la clochette avertit les proies qui peuvent s’enfuir à tire-d’aile ou ventre à terre dès qu’elles l’entendent approcher, elle devient aussi un capteur efficace pour les prédateurs du chat et ses congénères agressifs. Le félin paraît installé en haut de la chaîne alimentaire, mais il est également une proie de choix pour les grands rapaces et les chiens. Avec leur ouïe non moins fine, ces derniers repèrent les chats au bruit de la clochette et n’ont plus qu’à les attaquer. Un chat adulte vigoureux pourrait se défendre, un chaton ou un félin âgé ou malade beaucoup moins. En exploration sur son territoire, le chat doit garantir sa sécurité par sa discrétion !  Par ailleurs, le collier nécessaire au port du grelot est en lui-même déjà dangereux. Le chat peut, lors de ses pérégrinations et parties de chasse, se retrouver coincé sur une clôture ou une branche d’arbre et ne pas parvenir à s’enfuir devant un prédateur ou s’étrangler. 

La clochette du chat est-elle vraiment efficace pour préserver la biodiversité ?

Il est indéniable que les chats domestiques et errants font des ravages parmi la biodiversité, même si elle est difficilement quantifiable. Selon la fiche de médiation sur le chat de la Ligue de protection des Oiseaux (LPO) parue en 2024, chaque félin tuerait entre 30 et 1.070 proies par an. Avec 15 millions de chats domestiques et environ 9 millions de chats sauvages, les chiffres de la prédation oscilleraient entre 720 millions et plus de 25 milliards de proies décimées chaque année rien qu’en France. Le grelot pourrait les alerter et les inciter à s’enfuir avant que le félin ne bondisse sur eux, mais, comme le rappelle Le Mag du Chat, le chat est un prédateur hors pair. En seulement quelques jours, il apprend à adapter ses déplacements pour ne pas faire tinter la clochette quand il chasse, la rendant inefficace. La LPO propose une fiche pédagogique (nouvelle fenêtre) de solutions à ceux qui veulent protéger les oiseaux et autres petits animaux des griffes des chats. La clochette en fait partie, avec une précision : le collier doit être équipé d’un dispositif de sécurité afin de permettre au félin de s’en défaire s’il reste accroché sur une clôture ou une branche.