Point final ou demi-finale? Rafael Nadal, qui pourrait disputer mardi à Malaga son dernier match professionnel après 23 années sur le circuit, traverse une journée aussi incertaine qu’émouvante.
A quelques heures du premier match du quart de finale de Coupe Davis entre l’Espagne et les Pays-Bas, programmé à 17h00 (16h00 GMT), les spectateurs étaient déjà présents en nombre dans la fan zone.
Venus d’Elche (sud-est de l’Espagne), Miquel Zapata Diez et Sergio Medina en sont convaincus: comme l’annoncent depuis mardi matin les médias espagnols, « Rafa » va jouer et l’Espagne va gagner. « Rafa est une des dernières légendes » du tennis, juge Sergio, pompier de 25 ans qui n’aurait manqué pour rien au monde ses adieux.
A quelques dizaines de mètres, les transats alignés devant le grand écran qui retransmet en direct une demi-finale de BJK Cup sont déjà pris d’assaut.
Alors que sa titularisation face aux Pays-Bas reste à confirmer, Nadal a « essayé de travailler aussi dur que possible ce dernier mois et demi », a-t-il fait valoir lundi en conférence de presse.
« Je pense que je m’améliore chaque jour », a conclu le gaucher de Manacor, qui n’a plus joué en tournoi officiel depuis les Jeux de Paris cet été et dont la carrière a été émaillée d’innombrables blessures.
Selon les règles de la Coupe Davis, la composition des équipes doit être finalisée au plus tard une heure avant le début d’un match, en l’occurrence à 15h00 GMT.
Pour Nadal, la priorité est que l’Espagne soit « compétitive » pour pouvoir briguer un 7e Saladier d’argent, que convoitent également l’Italie du N.1 mondial Jannik Sinner ou les Etats-Unis de Taylor Fritz (4e), Tommy Paul (12e) et Ben Shelton (21e).
Sur les six sacres des Ibères, le Majorquin de 38 ans a participé à cinq campagnes victorieuses (2004, 2008, 2009, 2011, 2019) mais n’ayant pas joué la finale en 2008, il ne compte à son palmarès que quatre Saladiers d’argent.
Des portes de l’aéroport au stade d’athlétisme municipal qui fait face au site de la phase finale en passant par les stations de métro, Malaga tout entière a déjà commencé à rendre hommage au héros national, à grand renfort de « Gracias Rafa » (Merci Rafa).
Directeur de la Coupe Davis, Feliciano Lopez a promis de préparer « quelque chose de très spécial » pour célébrer la « carrière » et l' »héritage » du roi de la terre battue, quatorze fois vainqueur de Roland-Garros.
– « Un des plus grands » –
Nadal a déjà reçu mardi l’hommage public de son ami et ancien rival Roger Federer.
« Tu m’as fait travailler plus dur que je ne l’aurais jamais imaginé (…) Tu m’as forcé à réinventer mon jeu (…) Quelle carrière incroyable tu as eue », l’a félicité l’ex-N.1 mondial suisse sur les réseaux sociaux.
L’Italien Matteo Berrettini (35e), déjà spectateur de Nadal à 9 ans lors de la finale marathon du Masters 1000 de Rome en 2005 (victoire contre Guillermo Coria en 5h14), s’est souvenu avec émotion mardi de sa demi-finale contre l’Espagnol à l’US Open 2019.
« Bien sûr, j’ai perdu », a-t-il souri en conférence de presse. « Mais jouer contre lui sur un des plus grands courts de tennis mondial, c’est quelque chose dont je me souviendrai. »
Pour l’ex-N.1 mondial et capitaine de l’Australie Lleyton Hewitt, le gaucher de Manacor est « un des plus grands joueurs de tous les temps ».
Gaucher comme Nadal, le jeune Américain Ben Shelton dit avoir « toujours essayé d’apprendre des choses » de l’Espagnol: « Comment se comporter sur et en dehors du court, gérer les relations avec la presse, perdre avec classe… », a-t-il détaillé.
Côté néerlandais, outre Tallon Griekspoor (40e) et Botic van de Zandschulp (80e) en simple, le capitaine néerlandais Paul Haarhuis peut compter sur le spécialiste du double Wesley Koolhof, présent la semaine dernière au Masters ATP de Turin et récent vainqueur du Masters 1000 de Paris avec le Croate Nikola Mektic.
En face, l’Espagne dispose aussi du N.3 mondial Carlos Alcaraz, de Pedro Martinez (41e), de Roberto Bautista (46e) et de l’ex-N.1 mondial en double Marcel Granollers.
Lundi en conférence de presse, Alcaraz a achevé de planter le décor: « Pour moi, pour l’équipe et pour tout le monde en Espagne, ça va être une journée émouvante. »
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