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« La honte de l’Europe : défaite fracassante pour Macron et Scholz. » En commentant le résultat des élections européennes, lundi 10 juin, Viatcheslav Volodine ne cachait pas sa satisfaction. « De tels résultats étaient prévisibles, écrit le président de la Douma sur Telegram. Une économie stagnante, la crise migratoire, des pays qui s’engagent dans la guerre en Ukraine à l’encontre de leurs intérêts nationaux… »
Au-delà de ce constat la préconisation du quatrième personnage de l’Etat russe est catégorique : « Macron et Scholz s’accrochent au pouvoir, mais le plus correct pour eux serait de démissionner et d’arrêter de se moquer de leurs concitoyens. »
Sans nécessairement aller aussi loin, les commentateurs russes, experts ou responsables politiques, ont tous les yeux braqués sur les situations allemande et française, les plus orageuses dans un paysage européen relativement stable, qui voit même une légère progression des conservateurs au pouvoir à Bruxelles.
« Un virus d’illégitimité »
La lecture dominante de ces résultats est dans la ligne des derniers propos de Vladimir Poutine, le 7 juin, sur des élites européennes « soumises aux Etats-Unis et travaillant contre les intérêts de leur population ». « Après n’avoir fait qu’exécuter les ordres de Washington et abandonné toute souveraineté, ils [Macron et Scholz] ne pouvaient compter sur rien d’autre que ce résultat mérité, qui confirme leur indigence en tant que dirigeants politiques nationaux et européens », estime la présidente du Conseil de la fédération, Valentina Matvienko. « Il semble qu’un dangereux virus d’illégitimité commence à se propager à travers le continent européen », note encore Mme Matvienko, apparatchik fidèle de tous les pouvoirs russes depuis l’époque soviétique.
La tonalité est un peu moins virulente au Kremlin. Dans son point presse journalier, le porte-parole Dmitri Peskov note que « la majorité [au Parlement européen] sera pro-européenne et pro-ukrainienne (…), mais nous pouvons voir la dynamique des partis de droite qui gagnent en popularité. Il semble qu’avec le temps, ces formations seront en progression et nous suivons ce processus avec attention. »
Dans la presse, le thème de l’illégitimité vise particulièrement Emmanuel Macron, cible numéro un des médias et des responsables russes depuis qu’il prétend se poser en pointe dans le soutien occidental à l’Ukraine. La France a aussi été le théâtre de plusieurs opérations de déstabilisation portant la marque de Moscou, dans les dernières semaines de la campagne électorale.
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