C’est un univers immaculé, truffé de panneaux scientifiques et pédagogiques, que les Pékinois peuvent visiter tous les jeudis, sur rendez-vous. Bienvenue à l’incinérateur géant d’Anding, à une cinquantaine de kilomètres du centre de la capitale. Mise en service fin 2023, l’installation peut absorber 5 100 tonnes de déchets solides par jour, issus du sud de l’agglomération de près de 22 millions d’habitants.
L’usine vante la faiblesse de ses rejets et le respect de normes plus exigeantes – selon elle –, que celles en vigueur en Europe. Les émissions sont d’ailleurs affichées en temps réel sur son site Internet et sur un large panneau lumineux à l’entrée.
Derrière de grandes baies vitrées, on peut admirer le ballet des camions déversant leurs déchets ménagers dans un bassin de fermentation. Ils y resteront sept jours avant d’être incinérés. Plus loin serpentent les chaudières et ronronnent les transformateurs géants. L’électricité générée peut, en pleine capacité, alimenter 300 000 foyers. La visite se termine par la vaste salle de contrôle.
Or, cette rutilante machinerie doit faire face à un problème imprévu : les Pékinois concernés ne produisent pas encore suffisamment de déchets pour nourrir ses six fours, et l’usine tourne en sous-régime. Ces dernières années, le gouvernement central a encouragé massivement le passage à l’incinération, offrant subventions, terrains et incitations fiscales à foison. Résultat : avec 1 078 installations, le pays a dépassé les objectifs de construction d’incinérateurs du 14ᵉ plan quinquennal (2021-2025) et, en juin 2024, 40 % de la capacité totale d’incinération du pays était inutilisée.
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