« Les vents contraires sont derrière nous », assure dans un entretien à l’AFP Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, maison-mère de SFR, qui s’apprête à franchir une étape cruciale le 1er octobre en réduisant sa dette colossale dans un contexte marqué par les nombreuses rumeurs de rachat de l’opérateur téléphonique.
Question : Comment voyez-vous l’avenir d’Altice France et de SFR ?
Réponse : On va sortir de 18 mois de négociations et d’implémentation de cette nouvelle dette. (…) On va passer de près de 25 milliards à un peu plus de 15 milliards d’euros de dette. Nous allons réduire nos frais financiers annuels de 400 millions d’euros. Et nous avons repoussé nos échéances de dette qui sont désormais étalées entre 2028 et 2033. Et tout ça sans aucun impact sur l’organisation de l’entreprise, sans aucun impact sur l’emploi, sans impact sur les clients, sans impact sur les partenaires. En contrepartie, les créanciers auront 45% du capital d’Altice France. (…) On peut donc acter que les vents contraires sont derrière nous.
Q : Les syndicats se sont opposés en justice à l’adoption du plan de sauvegarde accélérée. Après deux décisions de première instance et en référé qui sont allées dans votre sens, comment abordez-vous l’audience d’appel du 4 novembre ?
R : Si on a fait cette restructuration de dette, c’est pour donner un avenir à l’entreprise. Donc on l’a fait dans l’intérêt de l’entreprise, dans l’intérêt social de l’entreprise, dans l’intérêt des salariés (…). Et les salariés étaient en attente de cette restructuration de la dette.
Q : Les syndicats craignent de voir SFR vendu, et l’hypothèse est évoquée par vos concurrents français. Avez-vous pris part à certaines discussions sur une possible vente ?
R : SFR va mieux, beaucoup mieux. SFR est aussi une entreprise avec des actifs uniques. (…) Donc quand on fait cette addition entre une situation financière assainie, une situation opérationnelle et commerciale très largement améliorée, et ces actifs uniques, oui, nous comprenons qu’un certain nombre d’acteurs travaillent et nous savons qu’il y a un certain nombre de marques d’intérêt pour certains actifs. C’est quelque chose qui est su par tout le monde. Mais à ce stade, il n’y a pas d’offre (de rachat).
Q : Un risque de départ contraint du propriétaire Patrick Drahi a été évoqué dans la presse, dans le cas où SFR ne serait pas vendu dans un délai de deux ans. Qu’en est-il ?








