Pour obtenir le vote d’un budget, tous les moyens sont bons. Y compris celui d’agiter le spectre d’un gel des recrutements dans la police. « S’il ne devait pas y avoir de budget pour l’année prochaine, ça serait quelque 1 400 créations de postes de policiers (…) qui seraient retardées », déclarait le premier ministre, Sébastien Lecornu, le 24 novembre. Dans la police comme dans la gendarmerie, l’annonce a produit son petit effet et alimenté la crainte de voir les effectifs se réduire considérablement, sous le double effet de départs en retraite et d’une désaffection pour les institutions chargées de la sécurité.
D’après les chiffres de la Place Beauvau, sur les 12 657 « sorties » enregistrées en 2024 dans la police nationale, 3 647 relevaient d’un changement de corps (promotion interne grâce à des concours, policiers adjoints devenus gardiens de la paix) ; 6 177 « départs en retraite, ruptures en cours de contrat, démissions, licenciements, radiations, révocations, fins de contrat », dont 5 834 concernaient des départs en retraite, des détachements ou des congés de longue durée. La même année, la gendarmerie recensait, quant à elle, 4 538 radiations, dont 2 425 sont intervenues à plus de quatre ans de la limite d’âge pour quitter l’institution avec une retraite pleine, et 2 113 sans aucun droit à pension.
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