- Feux de forêts, inondations destructrices, tempêtes dévastatrices…
- Le dérèglement climatique engendre de plus en plus de catastrophes naturelles. Comment faire face ?
- Dans le podcast « Impact Positif » animé par Sylvia Amicone, le chercheur Pablo Servigne prône l’entraide et le collectif.
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Impact positif
Des paysages de cendres, une centaine de blessés et de maisons détruites… En juillet dernier, un incendie de forêt a pénétré dans Marseille tandis qu’un autre a flirté avec la ville de Narbonne. Résultat : des milliers d’hectares partis en fumée. Ces feux ont isolé certaines zones devenues inaccessibles pendant plusieurs heures. Avant l’arrivée des secours sur les lieux d’une catastrophe, hommes et femmes présents sur place doivent s’aider et se soutenir pour maximiser leurs chances de survie.
Pablo Servigne publie « Le Réseau des tempêtes : manifeste pour une entraide populaire généralisée » aux éditions Les Liens qui libèrent. Il développe les raisons qui doivent nous encourager à tisser des liens dans le podcast de celles et ceux qui ont un impact positif sur la société et sur le monde, à écouter ci-dessus et diffusé tous les samedis après-midi sur LCI, canal 15 de la TNT. « Nous devons cultiver l’entraide à l’opposé du repli sur soi. Les sociologues constatent qu’après une catastrophe, il n’y a pas de chaos ou de panique. Les voisins s’entraident, tout le monde devient altruiste en attendant l’arrivée des secours. Plus vous cultivez vos liens sociaux avant une crise, moins vous avez de chance de faire des victimes et plus vous facilitez la reconstruction. Dans «
Les Trois Petits Cochons« , le troisième accueille les deux autres naufragés parce qu’il les considère comme ses frères. Les liens verticaux, la qualité de la confiance que vous accordez aux autorités, arrivent dans un deuxième temps. »
Le conférencier s’est fait connaître en 2015 en publiant « Comment tout peut s’effondrer ». Il a inventé le concept de la collapsologie : l’effondrement global et systémique de la civilisation industrielle, considéré comme inéluctable à plus ou moins brève échéance. Pour lui, il faut éviter le survivalisme en coupant les liens et en s’enfermant dans un bunker. « Nous avons plein d’outils pour approfondir les liens : l’affinité (famille, amis), les voisins, les projets (clubs de foot, associations)… C’est facile de se retrouver autour de projets communs. En milieu hostile, il vaut mieux s’entendre avec ses voisins qu’avec ses propres idées. »
Résilience collective
Face aux menaces, Pablo Servigne nous sensibilise à la participation citoyenne à la gestion de crise : « En France, on cultive la verticalité et on attend de l’État qu’il vienne nous sauver. Ce manifeste s’adresse aux citoyens pour rétablir la confiance entre nous. Parfois, les secours n’arrivent pas ou ne suffisent pas. Auto-organisons-nous »
. Il s’inspire des fascicules distribués à toute la population en Suède pour préparer les citoyens aux crises industrielles, nucléaires, militaires, etc. « Il faut garder chez soi un minimum et savoir manipuler des radios par exemple »
, prévient le conférencier. Néanmoins, il faut faire confiance aux autorités : « La défiance devient dangereuse en cas de catastrophe. Nous devons nous entraîner et cadrer la peur en jouant, en allant aux limites de nos peurs. »
Pour le chercheur, le bunker reste une fausse bonne idée : « C’est le symbole de l’enfermement. Il reste utile que temporairement. Il casse le lien social. C’est une réponse inadaptée comme si vous investissiez dans l’air conditionné en plein été. On est tous confrontés à des choix pour répondre à des problèmes qui nous dépassent complètement. »
Pablo Servigne estime que les liens de proximité stabilisent nos émotions négatives : « Nous n’avons pas de grandes solutions. Les liens sociaux nous donnent des ressources pour passer à l’action. C’est lorsqu’on se met en mouvement que l’espoir renaît. »








