- Dix ans après la signature de l’accord de Paris, la COP30 des Nations Unies vient de s’achever à Belém, en Amazonie brésilienne.
- Maintenir le réchauffement sous la barre des 1,5 degré Celsius devient un objectif difficile à tenir.
- Sylvia Amicone fait le point sur les avancées et les déceptions de cette réunion au sommet dans « Impact Positif » avec Françoise Vimeux, climatologue et Directrice de Recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement.
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Impact positif
Le dérèglement climatique s’accélère. Partout dans le monde, il provoque de plus en plus de catastrophes : vagues de chaleur extrêmes, inondations dévastatrices, glissements de terrain meurtriers… Problème : nos émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas. Pire, des états, parmi les plus gros contributeurs, infléchissent leurs efforts en détricotant des lois protectrices ou en se retirant des COP à l’instar des États-Unis.
Françoise Vimeux, climatologue et directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement, décortique les avancées et reculs de la COP30 qui vient de se tenir au Brésil. Au menu, protection des forêts tropicales, consolidation des financements à destination des pays les plus vulnérables, concrétisation des objectifs des États… La chercheuse regrette un manque d’ambition dans le podcast de celles et ceux qui ont un impact positif sur la société et sur le monde, à écouter ci-dessus. L’émission est diffusée tous les samedis après-midi sur LCI, canal 15 de la TNT. « Nous notons aucune grande annonce, c’est la déception. Les parties n’ont signé aucune feuille de route pour sortir des énergies fossiles »
.
La chercheuse rappelle qu’il faudrait faire « tous les efforts possibles pour en sortir »
et limiter nos émissions de gaz à effet de serre. « Nous restons loin des
accords de Paris
. Nous attendons maintenant des COP qu’elles nous disent comment faire plutôt que de prendre de nouveaux engagements. »
Elle estime que pour respecter nos engagements, il faut diminuer de manière drastique nos émissions de gaz à effet de serre. Problème : les émissions mondiales continuent à augmenter d’environ 1% par an. « Les pays devaient revoir à la hausse leurs engagements, mais beaucoup ne l’ont pas fait et d’autres n’ont même pas publié leurs contributions déterminées au niveau national. Il y avait beaucoup d’attentes. Le Brésil se trouve au cœur de la déforestation forestière. Mais il y avait davantage d’ambition lors de la COP de Dubaï de l’an dernier. »
Une diminution de la trajectoire
Françoise Vimeux note néanmoins des points positifs. Elle se réjouit que le départ des États-Unis n’ait pas bouleversé les échanges multilatéraux : « Les COP restent les seuls outils que nous avons pour régler le dérèglement climatique au niveau mondial. Nous pouvons nous entendre sans les Américains et ils ne vont pas servir de modèle pour quitter ces échanges. Les 194 pays membres ont réaffirmé qu’il était nécessaire de lutter contre le changement climatique. C’est un soulagement. »
La chercheuse compare les conférences des parties à des réunions de copropriétaires : « Tous les ans, il faut discuter ensemble et prendre des décisions au consensus. Chacun doit s’assurer de respecter ses engagements. »
Et ça fonctionne : depuis les accords de Paris de 2015, la trajectoire d’augmentation de la température mondiale a chuté de +4 à +2,6°. « L’action est possible. Plus de 30 pays arrivent à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre »
, se réjouit la climatologue. Désormais, tous les pays disposent d’un cadre pour l’action climatique avec des objectifs. « Chaque engagement qui atténue le réchauffement climatique est bon à prendre. Évidemment, au-delà des 2 °C, l’adaptation devient dure, voire impossible pour certains secteurs et territoires, mais si on ne parvient pas à rester sous le seuil des 2 °C, alors il faut viser les 2,1 °C »
, reprend la chercheuse.









