Rarement une aussi petite société civile de placement immobilier (SCPI), des placements qui sont investis dans les biens professionnels et sont appréciés pour leur rendement, aura fait autant de bruit. Fin novembre, Patrimonia Capital & Rendement a annoncé sa dissolution un an après son lancement.
Ses gérants n’ont pas atteint leur objectif réglementaire de collecte pour sa première année de commercialisation (15 % de son capital). Si tous les porteurs de parts ont été remboursés, frais de souscription inclus, le marché a vu l’une de ses craintes confirmée : toutes les sociétés de gestion qui se sont lancées sur le marché des SCPI ne pourront pas survivre.
Si la pression s’accélère sur les sociétés de gestion, c’est qu’elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir manger un gâteau qui se réduit. Certes, les SCPI ont retrouvé des couleurs. Entre janvier et septembre, elles ont collecté 3,3 milliards d’euros net, soit 33 % de plus qu’à la même période de l’année 2024. Mais ce niveau reste très loin de leurs heures de gloire (7,57 milliards d’euros sur les trois premiers trimestres de 2022, par exemple).
Pourtant, souhaitant profiter de la crise immobilière, près d’une vingtaine de fonds ont été lancés en 2024 et déjà 11 depuis janvier. Cette combinaison d’une concurrence plus forte et d’une collecte plus faible fragilise principalement les fonds historiques en difficulté de liquidité et les jeunes qui doivent encore faire leurs preuves.
Réalité contrastée
Pour la première catégorie, il ne fait nul doute que la donne a changé. Aucune des stars d’autrefois (Amundi, La Française, Praemia…) ne figure parmi les plus gros collecteurs de 2025. Pire, les cinq premières sociétés de gestion s’arrogent près de 72 % de la collecte des trois premiers trimestres, laissant les miettes aux concurrentes. Les fonds historiques n’ont, au mieux, encore rien collecté cette année, comme c’est le cas pour Primopierre (2,2 milliards d’euros de capitalisation), Primovie (4,2 milliards) et LF Grand Paris Patrimoine (1,07 milliard), qui affichent toutes trois une collecte nulle. D’autres n’ont pas eu cette chance : Perial O2 (2,3 milliards d’euros de capitalisation) et Rivoli Avenir Patrimoine (2,93 milliards) ont respectivement perdu 12 millions et 6 millions d’euros.
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