Alors que Michelin et Auchan ont annoncé, début novembre, des plans sociaux d’ampleur, le gouvernement est confronté à une série d’appels à la grève en novembre et décembre, sur fond de coupes budgétaires pour 2025. Les transports sont les premiers à se mobiliser : dans un communiqué publié dimanche 10 novembre, la quasi-totalité des syndicats du transport aérien, à l’exception notable de la CGT, ont appelé à manifester contre la volonté du gouvernement de tripler la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite « taxe Chirac ».
La CFE-CGC, l’Union nationale des syndicats autonomes, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) France Alpa, l’Union des navigants de l’aviation civile, le Syndicat national du personnel navigant commercial et la fédération Feets-FO enjoignent ainsi à leurs adhérents de « manifester ensemble, le [jeudi] 14 novembre à Paris », devant l’Assemblée nationale. Les organisations s’opposent au gouvernement qui, « dans le cadre du projet de loi de finances 2025 et d’un sauve-qui-peut budgétaire », veut augmenter de 300 % le produit de la taxe pour prélever 1 milliard d’euros « sur les seules compagnies opérant des vols en France ».
Dans le détail, le gouvernement veut alourdir la fiscalité sur les billets d’avion. Pour les vols intérieurs en Europe, en classe économique, la contribution passera de 2,60 euros par passager à 9,50 euros. Pour les liaisons moyen-courriers, elle doublera passant de 7,50 euros à 15 euros par passager. Enfin, les destinations long-courriers seront les plus frappées avec une taxe qui sera relevée de 7,40 euros à 40 euros par passager. Les compagnies ont déjà prévenu qu’elles reporteront sur les passagers l’intégralité de la hausse. Ainsi, sans attendre, Air France a déjà commencé d’augmenter ses tarifs.
La manifestation du 14 novembre pourrait n’être que le premier temps de la colère des salariés du secteur. En effet, le SNPL, qui représente plus de 75 % des pilotes disposant d’un contrat de travail français, a aussi appelé ses adhérents à faire grève jeudi 14 novembre. Cet appel concerne toutes les compagnies, régulières ou à bas coût, en activité en France, telles Air France, easyJet, Transavia, Vueling et Ryanair. Le taux de mobilisation des pilotes s’annonce élevé. Il devrait être connu précisément mardi 12 novembre, dans la journée. La loi dite « Diard », de mars 2012, oblige en effet tous les salariés du transport aérien à se déclarer gréviste au moins quarante-huit heures avant le début du mouvement. La cessation du travail sera de vingt-quatre heures « pour l’instant », prévient le SNPL, mais « elle pourrait continuer » si le gouvernement ne retire pas son projet, menace-t-il encore.
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