Entré à la Cour des comptes à l’âge de 27 ans comme auditeur, son premier président, Pierre Moscovici, tirera sa révérence le 31 décembre. Atteint par la limite d’âge, à 68 ans révolus, il rejoindra les eaux paisibles et rémunératrices de la Cour des comptes européenne, au Luxembourg.
Un départ qui ne sera pas passé inaperçu. « Monsieur le premier », comme on dit rue Cambon, a multiplié ces dernières semaines interviews et conférences de presse. Principalement pour vanter son bilan – « 84 % des Français nous connaissent et 82 % l’estiment sérieuse » –, dans un contexte de défiance à l’égard des pouvoirs publics. La haute juridiction financière aurait connu sous son magistère une véritable « métamorphose », selon un fascicule édité pour l’occasion, après les dix années atones de son prédécesseur Didier Migaud (2010-2020).
En dépit de son bilan, le président de l’institution part avec quelques regrets personnels. Comme celui de n’avoir pas été nommé premier ministre en septembre, après la chute de François Bayrou. Lui, qui n’avait cessé d’alerter ces dernières années sur le dérapage de la dette, se serait bien vu en « recours », à la tête d’un gouvernement chargé de remettre les finances sur les rails, tel un « Mario Draghi à la française ». Mais Emmanuel Macron n’a jamais envisagé de nommer à Matignon l’ancien ministre socialiste de l’économie et des finances de François Hollande, qui se dit « ni de droite ni macroniste » et se revendique d’une gauche qui « croit au réel ». « De toute façon, [le président] avait Lecornu en tête », balaie-t-il.
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