Si la mobilisation des agriculteurs a baissé d’intensité ces derniers jours, des barrages et manifestations ont continué lundi, à l’avant-veille du réveillon de Noël, tandis qu’un abattage lié à un nouveau cas de dermatose bovine dans les Pyrénées-Orientales a rappelé que la lutte contre l’épizootie restait d’actualité.
L’abattage de quatre vaches a été ordonné à Saint-Marsal, dans les Pyrénées-Orientales, après la détection vendredi d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), en dépit de la campagne de vaccination des bovins qui bat son plein dans le Sud-Ouest.
La vache contaminée appartenait à un élevage déjà touché par la dermatose, mais dans un groupe distinct de bovins, a précisé la préfecture, qui a confirmé l’abattage.
Cette vache avait été vaccinée, a indiqué « en toute transparence » le ministère de l’Agriculture à des journalistes, expliquant qu’une vache peut en effet contracter la DNC lors des trois semaines au cours desquelles le vaccin gagne en puissance, et présenter des symptômes encore plus tard.
Depuis l’apparition de la DNC sur le territoire français, en Savoie l’été dernier, l’Etat tente de contenir la propagation du virus en appliquant trois règles: abattage systématique dès la détection d’un cas, vaccination et restriction de mouvements.
– « Pas lâcher » –
Dans la nuit de dimanche à lundi, un nouveau barrage a été levé, à Tarascon-sur-Ariège sur l’axe stratégique de la RN20 entre la France et l’Andorre, après dix jours de mobilisation, tandis que dans les Pyrénées-Atlantiques, seule la fin de l’abattage total pourra faire quitter aux agriculteurs leur campement installé sur l’A64 à hauteur d’Urt, à 15 kilomètres de Bayonne, également depuis dix jours.
« On ne va pas lâcher parce qu’il y a les fêtes de fin d’année. S’il faut partir une ou deux heures à la maison pour voir la famille, on le fera. Mais on reviendra toujours », a assuré Xan Michelema, 20 ans.
A l’autre extrémité de l’A64, à Carbonne, près de Toulouse, une petite foule d’agriculteurs se pressait toujours sur le barrage décoré de sapins aux branches desquelles pendaient des cartouches vides de gaz lacrymogène, tirées selon les agriculteurs autour de la ferme ariégeoise d’où la colère agricole est partie.
« Le soutien est indéfectible, il grossit tous les jours. Les gens veulent venir faire la messe de Noël » sous le pont de la sortie 27 de l’autoroute, a déclaré à l’AFP Bertrand Loup, éleveur et vice-président de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne.









