En 2024, la France a comptabilisé 66.420 entreprises qui ont mis fin à leurs activités, un record après la grande crise financière de 2008.
L’incertitude politique, le brouillard fiscal et le manque de confiance en l’avenir expliquent en grande partie cette défaillance qui touche tous les secteurs.
Comment font les PME ? Le 20H est parti à leur rencontre.
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Le 20H
Plus de 66.000 entreprises ont fait faillite en 2024 en France, soit un niveau record depuis au moins 2009, selon le bilan annuel de BPCE l’Observatoire publié mercredi. Au total, 260.000 emplois ont été menacés en 2024 par ces défaillances. Un nombre de défaillances d’entreprises record lié à un contexte de ralentissement économique, d’inflation et de hausse des taux d’intérêt, marquée aussi par « l’incertitude en termes de politique économique », note l’Observatoire. Un constat qui donne envie de partir à la rencontre de PME confrontées à la flambée de ces faillites.
L’entreprise d’Olivier Tardif, fabricant de cadres et de miroirs, qui emploie 36 salariés, est en crise : « Aujourd’hui, je n’ai pas d’autre solution que de me positionner en liquidation judiciaire », explique-t-il dans le sujet en tête de cet article. Ses deux plus gros clients viennent de mettre fin à leur collaboration, Olivier les soupçonne de lui préférer des fournisseurs chinois : « On a besoin d’importer, on a besoin d’exporter (…) mais il faut quand même mettre des règles à tout ça et imposer des choses au monde de la grande distribution qui aujourd’hui fait vraiment la pluie et le beau temps avec les fabricants comme nous », dit-il. Olivier garde pourtant espoir. Il lui reste un mois pour trouver un repreneur et sauver les salariés de l’entreprise.
Yannick De Carvalho, plombier chauffagiste, a dû se séparer d’une bonne partie de ses employés. Aujourd’hui, il en compte 33 alors qu’au début de l’année, ils étaient plus de 90. La raison de cette difficulté ? Une baisse de son activité depuis la guerre en Ukraine et surtout des erreurs de gestion qu’il reconnaît aujourd’hui : Yannick a en effet continué d’embaucher sans réaliser que son entreprise coulait. « C’est des moments où vous avez besoin de soutiens médicaux », confie-t-il dans le sujet en tête de cet article. « Vous prenez du poids, vous arrêtez le sport, vous ne voulez plus voir personne, vous êtes en dépression. C’est un broyeur, c’est un broyeur », poursuit-il. Pour se sauver, il a placé son entreprise en redressement judiciaire en juin dernier. Ses dettes sont gelées, ses commandes redécollent et le patron reprend espoir.
Nathalie Pons, directrice adjointe d’une chaudronnerie de 43 salariés, pense avoir trouvé la recette pour survivre et s’adapter : « Nous, dans notre métier, on a rarement de la visibilité à très long terme. Donc, on a toujours des commandes qui sont prévues sur un cycle court. De façon à ce que s’il y en a un qui ferme les robinets, ça permet à ce que l’autre prenne le dessus ». Comme l’an dernier, la cheffe d’entreprise s’apprête à recruter six nouveaux salariés en 2025.