Niché au cœur de la région verdoyante de l’Elide, dans le Péloponnèse, le stade du sanctuaire antique d’Olympie datant de 2 600 ans s’est transformé, mardi 16 avril, en plate-forme pour la paix. Par un temps couvert et une chaleur assommante, l’allumage de la flamme grâce aux rayons du soleil, comme le veut la tradition antique, n’a pu être réalisé. Heureusement, par précaution, le Comité olympique organise toujours une répétition générale la vieille permettant de conserver la flamme allumée.
A 101 jours de la cérémonie d’ouverture à Paris, celle-ci a ainsi pu être distribuée par la « grande prêtresse » au premier relayeur de la flamme, le Grec Stefanos Ntouskos, champion olympique d’aviron à Tokyo en 2021. Avant de remettre le feu sacré à l’athlète, elle a invoqué le dieu du Soleil et de la lumière, Apollon : « Offre la paix à tous les peuples et des couronnes de lauriers aux vainqueurs des Jeux », puis a libéré une colombe.
Face à un public de quelques milliers de spectateurs et invités, parmi lesquels la présidente de la République grecque, Katerina Sakellaropoulou et la maire de Paris, Anne Hidalgo, le président du Comité international olympique, Thomas Bach, a rappelé le message d’espoir que véhicule la flamme olympique, malgré un environnement mondial marqué notamment par la guerre en Ukraine et la guerre Israël-Hamas. Estimant que « le monde est fatigué par les conflits », M. Bach a ajouté que « nous aspirons tous à quelque chose qui nous rassemble à nouveau, à quelque chose qui nous unit, à quelque chose qui nous donne de l’espoir ».
Aristidis Panagiotopoulos, maire de l’ancienne Olympie, village de quelque 700 habitants qui accueille jusqu’à 10 000 visiteurs par jour au pic de la saison, a affirmé que « l’esprit de l’olympisme était bien vivant ». « Avec cette flamme va voyager le message universel de paix et de fraternité entre les peuples. Nous avons une dette envers le monde, nous sommes, ici à Olympie, les gardiens des valeurs de l’Olympisme », a-t-il ajouté.
« Reliés à notre histoire, à une philosophie, à des valeurs »
Interrogé par Le Monde, le ministre des sports grec, Ioannis Vroutsis, a insisté sur « la fierté des Grecs que la flamme olympique soit née ici à Olympie il y a 2 800 ans ». « Les Jeux olympiques sont le plus grand événement social au monde. Tous les quatre ans, l’olympisme véhicule des valeurs de paix, de fraternité, de solidarité et tout a commencé ici », a-t-il aussi tenu à souligner.
Stefanos Ntouskos, le premier relayeur de la flamme olympique, qui l’a transmise à Laure Manaudou, qui avait décroché son premier titre olympique, sur 400 m nage libre, aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, s’est dit « très fier et honoré » d’avoir été choisi pour ce rôle. « C’est très symbolique pour moi d’être le premier à porter ce message de paix et de fraternité », a-t-il déclaré.
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