En Turquie, la principale formation d’opposition, le Parti républicain du peuple ou CHP, organisait ce dimanche 21 septembre un congrès extraordinaire sur fond d’offensive judiciaire contre le parti et ses élus. Özgür Özel, qui le dirige depuis bientôt deux ans, a été réélu à l’issue d’une élection interne où il était le seul candidat.
Avec notre envoyée spéciale à Ankara, Anne Andlauer
Après des mois de manifestations contre le président Recep Tayyip Erdoğan, le CHP entendait donner l’image d’un parti uni et rassemblé derrière son chef, en renouvelant sa confiance envers sa direction en des temps difficiles. Özgür Özel a été reconduit sans surprise à la tête du parti.
Il avait au moins une raison d’organiser maintenant ce congrès extraordinaire, alors qu’un congrès ordinaire aura lieu en novembre. Il espère rendre caduc un procès qui menace de le destituer au motif que le congrès qui l’avait élu deux ans plus tôt était entaché d’irrégularités.
Ce procès s’inscrit dans une longue série, ces derniers mois, d’opérations judiciaires contre le premier parti d’opposition turc. Le CHP les décrit comme étant pilotées par le pouvoir, dans le but de l’affaiblir et de le diviser.
Özgür Özel a tenu un discours très offensif : « Le pouvoir a compris que le CHP était en mesure de le renverser dans les urnes, estime-t-il. C’est pourquoi il s’attaque au CHP, tente de le paralyser, de susciter des conflits internes, si possible de diviser le CHP dans l’espoir de s’en débarrasser. Ce pouvoir, en perdant le soutien du peuple, n’aspire plus à une autocratie élue, mais à une dictature sans élections. »
Les pressions judiciaires contre le CHP, notamment l’arrestation en mars du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, semblent avoir permis à Özgür Özel de consolider son autorité et de rassembler son parti. Le CHP organisera mercredi sa 56e manifestation en six mois.
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