- Des milliers de personnes manifestent à Téhéran et dans d’autres grandes villes iraniennes pour protester contre l’hyperinflation.
- Le rétablissement de sanctions internationales a entraîné une chute de la monnaie, et les manifestants tiennent pour responsable le régime en place en Iran.
- Retrouvez les images de ces contestations dans le 20H de TF1.
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Le 20H
Téhéran gronde depuis trois jours. Des milliers de manifestants se rassemblent depuis le dimanche 28 décembre dans la capitale iranienne, ainsi que dans d’autres grandes villes du pays, pour protester contre la vie chère. Les prix ont augmenté de 52% au cours de l’année, et les Iraniens sont nombreux à ne plus pouvoir se permettre d’acheter des produits du quotidien.
« Les yaourts, les œufs… La plupart des Iraniens ne peuvent plus acheter de la viande, du poulet. Les prix ont doublé, »
raconte un habitant que TF1 a pu joindre, dans le reportage du 20H visible en tête de cet article. « Nous ne vivons pas, nous survivons en ce moment. »
Ouvriers et classes moyennes se rassemblent pour espérer sortir de cette crise économique. Ce week-end, la mobilisation a débuté dans le grand bazar de Téhéran, centre névralgique de l’économie de la capitale iranienne. Les commerçants y avaient baissé leur rideau pour protester contre cette hyperinflation. Mardi, les étudiants ont rejoint le mouvement et défilé à Téhéran ainsi qu’à Ispahan. Des manifestations ont également éclaté dans sept universités de la capitale ainsi que dans un établissement d’enseignement supérieur d’Ispahan.
Des revendications « légitimes »
À l’origine de ce mouvement social : le régime iranien actuel, que les manifestants tiennent pour responsable de cette crise économique. En effet, un rétablissement des sanctions internationales contre l’Iran, qui refuse de démanteler son programme nucléaire, a entraîné une chute spectaculaire de la monnaie iranienne.
Le rial a atteint dimanche son niveau historique le plus bas face au dollar selon le taux informel du marché noir : plus de 1,4 million de rials pour un dollar, là où le rapport il y a un an était de 820.000 rials pour un dollar. Cette chute de la monnaie a entraîné la très forte hausse des prix qu’a connue l’Iran depuis le début de l’année.
Dans un pays où critiquer le régime peut conduire en prison, le gouvernement a toutefois assuré entendre la colère des manifestants. « Nous voyons, nous écoutons, et nous reconnaissons officiellement les contestations, les difficultés et la crise, »
a déclaré la porte-parole du gouvernement mardi.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a lui-même déclaré sur le réseau social X avoir « demandé au ministre de l’Intérieur d’écouter les revendications légitimes des manifestants, en dialoguant avec leurs représentants afin que le gouvernement puisse agir de toutes ses forces pour résoudre les problèmes et agir de manière responsable ».
Selon l’agence de presse Mehr, le président a également rencontré mardi des responsables syndicaux, et proposé plusieurs mesures fiscales censées aider les entreprises pour une durée d’un an.










