Les représentants du Congrès américain se sont entretenus avec des responsables politiques, des membres de la société civile et des citoyens nigérians pendant près de deux semaines.
Au mois d’octobre, le président Donald Trump a réintégré le pays sur la liste américaine des « pays particulièrement préoccupant en matière de liberté religieuse » et menacé les autorités d’une intervention militaire. Le sujet a fait l’objet de plusieurs débats au sein du Congrès et donné lieu à des échanges entre les députés américains et les autorités nigérianes.
« J’ai été très plaisamment surpris du nombre de personnes importantes que nous avons pu rencontrer », s’est félicité Michaël Baumgartner, député américain. « Il y a eu la reconnaissance qu’il s’agit d’une question grave et qu’il va falloir un effort concerté des autorités nigérianes pour régler ce problème », a-t-il ajouté.
Le conseiller pour la Sécurité nationale du Nigeria, Nuhu Ribadu, qui s’était rendu aux États-Unis, s’est entretenu ces derniers jours avec la délégation présente à Abuja. Une partie des élus américains a pu se rendre dans la région de Benue, épicentre des violences intercommunautaires entre éleveurs et agriculteurs.
Lors de leur conférence de presse finale, les députés américains ont fermement dénoncé le niveau de violence auquel la population est exposée au Nigeria. « Je pense qu’il est absolument inacceptable que quelqu’un, musulman ou chrétien, soit confronté à un tel niveau de violence », s’est insurgé le républicain Bill Huizenga, qui conduisait la délégation, reconnaissant par la même que les racines du problème sont « complexes » et varient selon les régions.
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Un accord pour acter la détente
Signe d’apaisement des relations bilatérales, les États-Unis ont annoncé samedi 20 décembre dans la soirée un accord sur le système de santé nigérian. Washington prévoit de débloquer près de 2,1 milliards de dollars pour renforcer les services de prévention contre plusieurs maladies. Le Nigeria s’engage de son côté à augmenter ses dépenses de santé de près de trois milliards de dollars.
Selon le département d’État américain, ce protocole s’inscrit dans les réformes mises en œuvre par le gouvernement nigérian pour protéger, en priorité, les populations chrétiennes contre les violences. Il prévoit aussi un soutien important aux établissements de santé chrétiens.
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