dimanche, mai 5

Il y aurait en France près de 500.000 meublés touristiques de type AirBnB.
Dans certaines villes, on trouve en conséquence des milliers de boîtes à clé accrochées de manière anarchique.
C’est notamment le cas à Nice, où la municipalité leur mène une guerre acharnée, comme vous le montre ce reportage de TF1.

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Le 20h

Elles poussent comme des champignons, sur les barrières des trottoirs, les panneaux de signalisation, les lampadaires, les arceaux à vélo, les bancs publics, à même les murs… Consécutivement à la multiplication des meublés touristiques de type AirBnB, les boîtes à clés essaiment désormais le mobilier urbain de nombreuses communes françaises. Au point que ces petits coffres-forts, permettant aux loueurs de ne pas être présents pour accueillir leurs hôtes (il leur suffit de communiquer à distance le code qui déverrouillera ladite boîte), sont désormais traqués.

Après Paris, Nice est la deuxième ville de France qui compte le plus d’annonces sur les plateformes touristiques : 12.650 au total, soit 5,5% des logements privés consacrés à cette activité. Hélène Garrapit, administratrice de biens gérant des locations de ce type non loin de la Promenade des Anglais, se dit « agacée » par le phénomène au micro de TF1, dans le reportage à voir en tête de cet article, parce que contrainte de retirer ces boîtes elle-même devant certains immeubles. 

Fin octobre 2023, la mairie de Nice, imitant celles de Lille, Saint-Malo ou Annecy, a pris un arrêté afin de chasser les boîtes à clés de l’espace public. Pourtant, les agents de proximité en trouvent encore quotidiennement. « Là, je vais poser un sticker pour informer le propriétaire du cadenas qu’il n’a absolument pas le droit de le mettre sur cet arceau, détaille l’un d’eux. Sinon, comment vous voulez que les gens fassent pour attacher leur vélo, quand vous commencez à en avoir une dizaine ? » L’idée de cette première intervention en douceur : éviter que des touristes se retrouvent à la rue. Mais si, au bout d’un délai de 15 jours, l’utilisateur ne l’a pas retirée, la boîte sera sciée par une brigade municipale dédiée.

Outre l’aspect esthétique, les villes considérant que ces boîtes défigurent le paysage, cette lutte représente un moyen indirect de limiter l’augmentation de ce type de locations, qui entravent celles à plus longue durée et font flamber les loyers, accentuant la crise du logement. À Marseille, plusieurs habitants excédés se sont même regroupés pour s’y opposer. Leur association, baptisée « Les Marseillais du centre-ville » et se définissant comme un « commando anti-AirBnB », revendique ainsi le vol de 40 boîtes à clés et la dégradation de 21 autres en 2023.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Laszlo Gelabert, Gilles Parrot

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