Inauguré lors de l’hommage à Olivier Giroud, dimanche 23 mars, le Hall of Fame de l’équipe de France a provoqué la grogne d’anciens internationaux.
Le critère imposé d’un minimum de 100 sélections pour l’intégrer, jugé trop sélectif, oublie d’honorer des joueurs clés dans la longue histoire des Bleus.
À l’initiative de ce concept imitant les sports américains, la Fédération française de football (FFF) a annoncé rectifier le tir « prochainement ».
L’idée est saluée, mais en l’état elle ne fait pas l’unanimité. Inauguré par la Fédération française de football (FFF) lors de l’hommage rendu à Olivier Giroud, en amont de France-Croatie (2-0, 5-4 t.a.b) en Ligue des nations, dimanche 23 mars, le Hall of Fame de l’équipe de France essuie des critiques. La faute à un critère de sélection jugé trop restrictif : seuls les internationaux comptant un minimum de 100 sélections peuvent y être intronisés.
Ce Panthéon du football français – inspiré de ce qui existe outre-Atlantique dans les sports américains – compte actuellement huit membres : Hugo Lloris (145, recordman de capes), Lilian Thuram (142), Olivier Giroud (137), Thierry Henry (123), Marcel Desailly (116), Zinédine Zidane (108), Patrick Vieira (107) et Didier Deschamps (103). Leurs maillots ont été accrochés sur le toit du Stade de France.
Si on en a moins, on n’existe plus ? (…) Il ne faut pas oublier le passé
Si on en a moins, on n’existe plus ? (…) Il ne faut pas oublier le passé
Luis Fernandez, ex-milieu de l’équipe de France
Sont en revanche exclues des légendes comme Just Fontaine, Raymond Kopa ou Michel Platini (nouvelle fenêtre), qui ne remplissent pas le critère de 100 matchs en Bleu. Tout comme d’autres prestigieux joueurs ayant porté le maillot frappé du Coq. « Si on en a moins, on n’existe plus ? », a regretté auprès de L’Équipe (nouvelle fenêtre) Luis Fernandez (60 sélections), qui a fait partie au début des années 80 du « Carré magique », le milieu de terrain de rêve formé avec Jean Tigana (nouvelle fenêtre) et Alain Giresse (nouvelle fenêtre) et l’inimitable « Platoche ». « Il y a une certaine sensibilité à prendre en compte. Il ne faut pas oublier le passé, les premiers grands messieurs du foot français ».
« Le critère est biaisé car les internationaux peuvent jouer aujourd’hui énormément de matchs par rapport aux années 80. Il est plus facile d’arriver à 100, ce qui n’enlève rien à leur mérite », a soulevé Maxime Bossis, ex-recordman du nombre de sélections (76) en équipe de France. « Il aurait fallu étudier d’autres critères. Là, ça enlève toute possibilité de mettre à l’honneur toute la génération Kopa ou la nôtre. »
Les critères revus « prochainement »
Cette grogne des « anciens » a été entendue jusqu’au sommet du football français. « La composition de ce Hall of Fame est évidemment appelée à évoluer », a réagi Philippe Diallo. Le président de la FFF a promis d’intégrer « de très grands joueurs qui ont l’histoire comme Michel Platini, Just Fontaine ou Raymond Kopa », « une évidence » selon lui, « et d’autres anciens selon des critères que nous définirons prochainement. Les honorer est ma conviction profonde. »
Ce sera aussi le cas d’Antoine Griezmann, absent pour le moment malgré ses 137 sélections. Le nom du champion du monde 2018, retraité des Bleus depuis fin septembre 2024, sera ajouté « quand un hommage lui sera rendu ».