Les négociations commerciales entre industriels et distributeurs, qui permettent de fixer les prix des produits dans les rayons, ont débuté.
Le patron des Mousquetaires/Intermarché, Thierry Cotillard, a tiré ce jeudi la sonnette d’alarme.
Certaines grandes marques « cherchent des hausses de tarifs de 8% », avertit-il.
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Les prix dans les rayons vont-ils grimper dans les prochaines semaines ? C’est un vrai risque, pointe ce jeudi 9 janvier le patron des Mousquetaires/Intermarché (nouvelle fenêtre) Thierry Cotillard. Depuis quelques jours, les traditionnelles négociations commerciales entre industriels et distributeurs – qui entraînent des ajustements dans les rayons dans les semaines suivantes – ont démarré. Et celles-ci ne partiraient pas sur de bonnes bases pour les consommateurs.
Interrogé sur franceinfo (nouvelle fenêtre), Thierry Cotillard a fustigé « l’irresponsabilité » des « très grandes marques ». « Elles sont venues avec des hausses de tarifs de 6%, 7% voire 8% », a déploré le patron du troisième distributeur de France. Lui regrette des augmentations « totalement décorrélées de la réalité économique ». « Les coûts des transports et ses matières premières ont baissé », a-t-il fait valoir. « Les grands groupes ne jouent pas le jeu et pratiquent une inflation pas justifiée. »
Les négociations n’en sont qu’au début
Si elles se confirment, ces hausses viendraient gonfler l’inflation (nouvelle fenêtre). D’après les données de l’Insee (nouvelle fenêtre) datées de décembre 2024, les prix ont augmenté en moyenne de 1,3% sur les douze derniers mois. Mais la hausse est surtout portée par le tabac (+8,7%) et les services (+2,3%). L’indice des prix à la consommation est stable sur les produits alimentaires (0%), et même en légère baisse sur les produits frais (-0,1%), alors qu’ils augmentaient de plus de 7% un an plus tôt.
Le répit pourrait être de courte durée. « Des marques ont vraiment déconné » avec les hausses de prix, a confirmé Michel-Édouard Leclerc (nouvelle fenêtre), le patron du leader de la grande distribution alimentaire, mercredi 8 janvier sur BFMTV (nouvelle fenêtre). « Nous allons chercher des baisses. » Cela provoquerait une déflation sur certains produits…
… qui n’est pas encore gagnée. Notons toutefois qu’il ne s’agit que du début des négociations, qui ne présument pas du prix finalement facturé par les distributeurs en rayons. D’autant que c’est le commerçant qui décide in fine du prix de vente aux consommateurs, et que celui-ci n’est pas obligé de proposer toutes les marques. Dans le période d’inflation, des distributeurs, mécontents des tarifs de certains industriels, avaient tout simplement laissé de côté les marques dont les exigences leur semblaient déraisonnables.