Pierre Palmade est jugé ce mercredi à Melun pour le grave accident de la route qu’il a causé en 2023 sous l’emprise de stupéfiants.
L’accident avait fait trois blessés graves : un homme de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-sœur de 27 ans, qui a perdu le bébé qu’elle attendait.
Le père de famille a témoigné auprès de TF1 du cauchemar qu’ils vivent depuis.
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L’affaire Pierre Palmade
Il s’est écoulé 21 mois depuis l’accident, mais Yuksel Yakut, d’origine kurde, ne peut toujours pas marcher ni travailler, en raison de douleurs permanentes. « J’ai des douleurs tellement intenses que je suis épuisé et que j’ai l’impression que mon cerveau va exploser », affirmait-il le 10 novembre dernier face aux caméras de « Sept à Huit » , une interview dont le reportage du JT de TF1 à voir ci-dessus, diffusé ce mardi à la veille du procès de l’accident, montre des extraits.
La plus profonde, c’est évidemment la souffrance de son fils Devrim, 6 ans. « Mon fils ne va pas bien du tout. Il ne veut plus sortir dehors. À cause des cicatrices qu’il a à la tête, il a mal en permanence », explique-t-il dans cette vidéo. « Il a des plaques dans la bouche, alors quand il mange, ses mâchoires se fatiguent très vite. Il a aussi dû redoubler sa classe de CE1. Les maîtresses m’ont expliqué qu’il avait des crises de panique et qu’il n’arrivait plus à se concentrer ».
Poursuivi pour « blessures involontaires »
Le 10 février 2023, Pierre Palmade est au volant de sa voiture sur une route de Seine-et-Marne. Il chevauche d’abord une ligne blanche, puis quelques kilomètres plus loin, se déporte soudain à gauche et percute une voiture grise qui arrive en face. À bord, Yuksel Yakut, son fils Devrim, et sa belle-sœur Mila, enceinte de six mois. Leur pronostic vital est engagé. Les deux passagers de Pierre Palmade quittent les lieux à l’arrivée des secours.
L’humoriste, lui, est grièvement blessé. Son dépistage aux stupéfiants est positif. Cela fait trois jours, entre Paris et sa maison de campagne, que Pierre Palmade fait la fête, prend de la drogue sans jamais dormir. Un mois plus tôt déjà, il reconnaissait son addiction. « Je suis en ce moment dans une période où ma toxicomanie détruit ma vie », avouait-il.
À l’issue d’une grosse année d’information judiciaire dans ce dossier médiatisé, la juge d’instruction a renvoyé fin mai l’artiste devant le tribunal correctionnel de Melun du seul chef de « blessures involontaires » , aggravées par la prise de drogues. Elle n’a pas retenu la qualification d’homicide involontaire, que le parquet avait requise pour la perte du fœtus. Une conclusion inaudible pour Mourad Battikh, l’avocat de la famille. « On a une dame qui était enceinte, qui était sur le point d’accoucher. Elle avait donné un prénom à cet enfant. Les affaires étaient achetées, la chambre était prête », souligne-t-il dans le reportage en tête de cet article.
Face aux enquêteurs, Pierre Palmade a dit ses regrets. « Je suis complètement catastrophé d’avoir mis en danger la famille que j’ai percutée. Je suis obsédé par ça, par le bébé qui est mort », affirmait-il. L’humoriste risque jusqu’à 14 ans de prison et 200.000 euros d’amende, une peine alourdie en raison d’une ancienne condamnation pour consommation de stupéfiants. Ses passagers, eux, ne sont pas poursuivis. Quant à Yuksel, il s’interroge sur son avenir et celui de son fils. « Est-ce que je pourrai retravailler un jour, est-ce que je vais rester dans cet état ? Je ne sais pas », déplore-t-il, avant de lâcher : « Il a transformé notre vie en enfer. Je ne veux qu’une seule chose : qu’il paye pour ce qu’il a fait ».