Le Premier ministre démissionnaire a planté un érable rouge dans les jardins de Matignon.
Il n’a donc pas respecté la règle tacite qui prévaut rue de Varenne : pour pouvoir planter son arbre, il faut en théorie être resté au moins six mois au poste de Premier ministre.
Les jardins de Matignon comptent désormais vingt arbres plantés par des chefs de gouvernement depuis 1978.
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Barnier renversé, la quête d’un nouveau Premier ministre
C’est le plus grand jardin d’État de Paris. Le jardin de Matignon et ses plus de 2 hectares compte pas moins de 300 arbres et en abrite un nouveau : un érable rouge. De taille moyenne, le végétal au feuillage rouge écarlate en automne a été planté par Michel Barnier .
Le Premier ministre démissionnaire, le plus éphémère de la Ve République, n’a donc pas respecté la règle tacite qui prévaut rue de Varenne : pour pouvoir planter son arbre, il faut en théorie être resté au moins six mois à Matignon (nouvelle fenêtre). Le successeur de Gabriel Attal a été renversé par une motion de censure (nouvelle fenêtre) 90 jours seulement après sa nomination. Selon Paris Match (nouvelle fenêtre), le surnom donné à l’arbre planté par Michel Barnier est « October glory ». « Il n’y a pas de signification particulière, juste qu’il est coloré et tient bien », précise l’entourage de Michel Barnier à nos confrères.
Le chêne vert d’Élisabeth Borne
Comme le rappelle Philippe Joly, chef jardinier à Matignon depuis plus de 15 ans, cette tradition a été inaugurée par Raymond Barre. « En 1978, le Premier ministre décida de planter, dans le jardin de Matignon, l’érable à sucre (acer saccharum) qu’une école canadienne lui avait offert. Depuis, chaque chef du gouvernement en fait de même. C’est une jolie manière de laisser une trace de son mandat », indiquait Philippe Joly en janvier 2023 auprès du site info.gouv (nouvelle fenêtre). Avant Michel Barnier, les jardins de Matignon comptaient jusqu’ici 19 arbres plantés par des chefs de gouvernement.
En 2022, Élisabeth Borne avait choisi un chêne vert pour le message écologique. Le végétal représentait, à ses yeux, l’adaptation de la végétation au changement climatique. Cette espèce, que l’on trouve traditionnellement plutôt sur le pourtour méditerranéen, est désormais capable de vivre en région parisienne. Comme l’explique Philippe Joly, Matignon avait alors « quelque peu dérogé à la tradition ». « Nous ne sommes pas passés par un pépiniériste, mais nous avons pris, à la place, un arbre qui avait directement poussé dans le jardin. Il s’agit d’un chêne vert d’1m80 et d’un an et demi qui a été replanté à un emplacement plus adéquat à la fois pour lui et pour le jardin de Matignon », précise-t-il.
Le « mystère » Jacques Chirac
Avant celui d’Emmanuel Macron, le dernier arbre planté l’a été par Gabriel Attal, en septembre dernier. Le plus jeune premier ministre de l’histoire de la Vème République, désormais député Ensemble pour la République et secrétaire général de Renaissance , a choisi de planter un érable cannelle, réputé pour sa lente croissance.
Seul Jacques Chirac a dérogé à la règle, quand il était Premier ministre de 1986 à 1988. « Nous n’avons pas d’explication sur l’absence d’arbre au nom de Jacques Chirac. Cela reste un mystère », indique Philippe Joly. « En revanche, nous savons qu’en tant qu’amateur de roses, Jacques Chirac a planté des rosiers dans le jardin de Matignon », ajoute-t-il.