En déplacement au Brésil, Emmanuel Macron a assuré mardi que la France n’était « pas isolée » dans son opposition à l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.
Le président français a proposé de nouvelles négociations pour rééquilibrer un texte qui, en l’état, repose sur des « préalables caducs ».
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Agriculture sous tension : la colère gronde de nouveau
La France seule contre tous, vraiment ? Alors que la grogne monte dans l’Hexagone face à la perspective de l’adoption d’un accord entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur , Paris est en première ligne pour empêcher l’adoption de ce texte. « Ce texte […] parce qu’il est engagé depuis plusieurs dizaines d’années, repose sur des préalables qui sont caducs », rappelle Emmanuel Macron, depuis Rio de Janeiro, au Brésil. « J’ai toujours protégé nos agriculteurs. Ils savent que quand je prends des promesses, je les tiens », a-t-il martelé.
Selon le pensionnaire de l’Élysée, et « contrairement à ce que beaucoup pensent », « la France n’est pas isolée et plusieurs (pays) nous rejoignent ». « Depuis plusieurs mois, plusieurs années, on travaille. Donc, on réunit, on rassemble », met-il en avant, disant « travailler avec tous ceux qui ont les mêmes préoccupations », « Polonais, Autrichiens, Italiens et plusieurs autres en Europe ». Une nécessité, alors que Paris doit réunir une minorité de blocage au sein de l’UE pour être sûre de pouvoir s’opposer au text en cas de signature.
Ne pas importer des produits agricoles qui ne respectent pas les règles
Ne pas importer des produits agricoles qui ne respectent pas les règles
Emmanuel Macron
Viendra ensuite l’heure de revisiter les dispositions d’un texte que les agriculteurs français jugent pour l’heure particulièrement déséquilibré. De fait, Emmanuel Macron avance l’idée de « repenser la relation avec cette sous-région, soit le Mercosur, soit peut-être le Brésil, parce que je comprends que l’Argentine n’a peut-être pas envie de le faire dans un cadre régional ». Il « propose » ainsi au président brésilien Lula d’engager « des travaux nouveaux pour essayer de développer un cadre d’investissement conjoint, mais qui protège » l’agriculture française et européenne. « On veut à cet égard véritablement ne pas importer des produits agricoles qui ne respectent pas les règles que nous nous sommes imposées à nous-mêmes » en matière environnementale et sanitaire, plaide le chef d’État.
Pour rappel, les agriculteurs français ont lancé une nouvelle mobilisation contre cet accord de libre-échange que la Commission européenne souhaite conclure avec le Mercosur, le bloc régional qui inclut plusieurs pays d’Amérique du Sud et notamment l’Argentine et le Brésil. À partir de ce mardi, la Coordination Rurale joint ses forces à la FNSEA, donnant une nouvelle ampleur au mouvement.