Il faudra encore patienter pour connaître le nom du président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) d’hiver 2030 dans les Alpes françaises. De la fumée blanche devait s’élever de Matignon, jeudi 28 novembre, et dessiner, selon toute vraisemblance, le visage de Martin Fourcade. Mais les parties prenantes aux Jeux, réunies autour du premier ministre, Michel Barnier, ont préféré temporiser.
Avant d’officialiser leur décision, l’Etat ainsi que les présidents des régions Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) veulent s’assurer que la personne qui incarnera le projet des Alpes françaises pour les six années à venir ne se trouve pas en situation de conflits d’intérêts. Vincent Jay, également ancien biathlète, et Marie Martinod, une championne de ski acrobatique, sont les autres candidats déclarés. « Aucune décision n’a été prise » pour la présidence du Cojop, mais « il y aura un criblage [des profils] via les autorités compétentes », a fait savoir Matignon à la fin de la réunion.
Sponsorisé par les équipementiers de sports d’hiver Rossignol et Odlo, Martin Fourcade s’était défendu de toute situation de conflit d’intérêts dans un entretien à L’Equipe par lequel il avait annoncé, le 23 octobre, sa candidature. « Les deux partenariats au long cours que je peux avoir sont avec des marques techniques qui, à mon sens, ne sont pas en contradiction avec les enjeux de partenariat du comité d’organisation », avait-il alors fait valoir.
« Aucun contact avec M. Fourcade »
Il revient désormais à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique et à l’Agence française anticorruption de le vérifier. « Sous huit jours », affirme Renaud Muselier, président (Renaissance) de la région PACA, joint par téléphone.
Soutenu par le président Emmanuel Macron, qui a fait de lui cet été « le Tony Estanguet des montagnes », et par le Comité international olympique (CIO) – un allié de poids –, dont il est membre au titre de la commission des athlètes, Martin Fourcade n’a pas toujours eu les faveurs des pronostics.
Laurent Wauquiez, ancien président (Les Républicains) de la région AURA, et Renaud Muselier se montrent réservés sur le nom du Catalan. Le premier, qui, devenu député (Droite républicaine) de Haute-Loire, a démissionné de l’exécutif régional, lui a longtemps préféré la candidature de Vincent Jay, ce dernier étant au cœur du projet Alpes 2030 pour la région AURA depuis le début du dossier de candidature. Le second affirme, encore aujourd’hui, qu’il n’a eu « aucun contact avec M. Fourcade ». « Vous trouvez ça normal, vous, que le mec qui veut être président ne m’appelle pas ? », interpelle Renaud Muselier.
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