On aurait pu rêver de meilleurs auspices pour une nomination. A 59 ans, Martin Bethenod s’apprête à prendre la direction du Centre national des arts plastiques (CNAP) dans un climat tout sauf serein : le 19 novembre, la Cour des comptes a recommandé la suppression pure et simple de cet établissement, créé en 1982 pour soutenir la scène française, mais dont les collections, riches de 108 000 œuvres, remontent à la Révolution.
Cette perspective, à laquelle la ministre de la culture, Rachida Dati, s’est fermement opposée, a aussitôt suscité un branle-bas de combat dans le Landerneau artistique. « Au-delà de l’existence même de cet établissement, c’est une conception de la culture fondée sur le service public, l’émancipation et la solidarité qui est visée », se désolait une tribune collective publiée le 26 novembre par Le Monde.
Le 2 décembre, c’était au tour de Claude Mollard, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, de voler au secours de l’établissement dont il fut le premier président. Le rapport de la Rue Cambon, écrit-il dans Libération, « débouche sur une proposition absurde : supprimer une institution indispensable au moment où elle va pouvoir enfin bénéficier de conditions de travail à la hauteur de ses missions ».
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