Une dernière pour la route. Ou plutôt avant de quitter la route. Mark Cavendish s’est offert une ultime victoire pour sa dernière apparition sur le circuit cycliste professionnel, en remportant, dimanche 10 novembre, le critérium de Singapour, devant les Belges Jasper Philipsen et Arnaud De Lie.
Au passage de la ligne, le sprinteur britannique de 39 ans a levé les bras, en signe de triomphe : ses adieux à la compétition sont réussis. « Je suis vraiment ému, a-t-il expliqué par la suite. J’ai réalisé dans les cinq derniers tours [du circuit de 2,3 km, parcouru à 25 reprises] que c’étaient les 15 derniers kilomètres de ma carrière, ma dernière flamme rouge, mais j’étais tellement à la limite, la chaleur d’ici ne m’est pas très agréable. »
Détenteur du record de victoire d’étapes sur le Tour de France, de 17 succès d’étapes sur le Giro et trois sur la Vuelta, champion du monde de la course en ligne en 2011, lauréat du monument Milan San Remo en 2009, le coureur de l’Ile de Man, restera l’une des figures du peloton, dans lequel il évolue depuis 2005. Il avait d’ailleurs eu droit à une haie d’honneur de la part des autres coureurs, ce dimanche, avant le départ.
La veille du critérium de Singapour, il avait déclaré sur son compte Instagram prendre sa retraite sportive une fois l’épreuve du lendemain achevée. De nombreuses personnalités du milieu du cyclisme, de l’Australien Robbie McEwen (trois fois maillot vert sur les Champs-Elysées) au Danois Michael Morkov, son poisson-pilote au sein de la formation belge Quick-Step puis de son actuelle équipe Astana Qazaqstan, avaient alors salué l’un des plus grands sprinteurs de tous les temps.
Son plus bel accomplissement
Cette annonce du Britannique n’était pourtant pas vraiment une surprise. Celui que l’on surnomme « le Cav » avait déjà fait part de sa volonté de raccrocher, fin 2023, avant de revenir sur sa décision. Car il lui restait un pari fou : dépasser la légende Eddy Merckx dans les annales de la Grande Boucle.
Le plus bel accomplissement de sa vie de coureur était arrivé, seize ans après sa première victoire sur le Tour, le 3 juillet à Saint-Vulbas, dans l’Ain quand il a levé les bras sur l’épreuve pour la 35e fois, une de plus que le « Cannibale » belge.
Mark Cavendish a profité de son ultime baroud d’honneur, dimanche, pour rappeler l’amour qu’il porte à son sport : « Le cyclisme est une telle forme de liberté. C’est une façon d’être celui que vous voulez être. Il a tellement de potentiel comme sport, comme mode de transport, comme loisir. Je ferai tout ce que je peux pour l’aider à progresser. Ça ne s’arrêtera pas, même si j’arrête de faire du vélo. »