En février 2022, le discours de Belfort avait fait vibrer la filière nucléaire française, promettant une renaissance après des années d’atermoiements. Trois ans plus tard, les espoirs s’étaient essoufflés face à un manque d’actes concrets. Ce lundi 17 mars, le quatrième conseil de politique nucléaire (CPN), tenu à l’Élysée sous la houlette d’Emmanuel Macron, pourrait changer la donne. Le financement des EPR2 se dessine, les réacteurs à neutrons rapides (RNR) font un retour remarqué, les petits réacteurs modulaires (SMR) se disciplinent, et Orano bétonne l’aval du cycle. Tour d’horizon.
EPR2 : un financement esquissé, des exigences renforcées
La construction des six réacteurs EPR2, destinés aux sites de Penly, Gravelines et Bugey, constitue le socle de la relance nucléaire. Leur coût, évalué à 67 milliards d’euros selon les dernières estimations d’EDF, voire 100 milliards en intégrant l’inflation et les frais financiers, impose un montage financier complexe. Comme attendu, le CPN a opté pour une formule inspirée du précédent tchèque de la nouvelle centrale nucléaire de Dukovany : un prêt de l’État couvrirait « au moins la moitié » des dépenses, assorti d’un taux préférentiel – vraisemblablement nul durant la phase de chantier. Une fois les réacteurs allumés, un « contrat pour différence » (CFD) garantirait à EDF 100 euros « au maximum » par mégawattheure (MWh, en euros 2024) : si le marché grimpe au-delà, EDF reverse le surplus ; s’il chute, l’État comble le […] Lire la suite