L’Élysée pensait éteindre la polémique, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Depuis quelques jours, les sphères de droite et d’extrême droite hurlent contre l’idée d’un « label » appliquée aux médias. Emmanuel Macron l’avait mise sur la table au cours du mois de novembre lors d’une rencontre à Arras (Pas-de-Calais) avec des lecteurs de la Voix du Nord.
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L’objectif du chef de l’État est de distinguer « les sites d’information » et « les réseaux et les sites qui font de l’argent avec de la pub ». Loin de tout « ministère de la Vérité » comme annoncé ce week-end par le JDD. « Une dérive inquiétante » pour Bruno Retailleau, « une dérive liberticide » pour David Lisnard, « la Pravda » pour Pascal Praud… Bref, les attaques contre ce projet se sont multipliées. Alors qu’il ne s’agit que de s’inspirer d’initiatives déjà existantes, lancées notamment par des organismes comme Reporters sans frontières.
Face à la virulence des critiques, l’Élysée a dû se résoudre à expliquer sa position dans une courte vidéo. En cinquante secondes, défilent des images de Pascal Praud, de Philippe de Villiers ou de Jordan Bardella s’insurgeant contre la création du label. Mais si elle était censée mettre fin à la controverse, elle n’a en réalité que contribué à remettre de l’huile sur le feu.
« Indigne », pour Marine Le Pen
Sitôt la vidéo publiée, les mêmes visages de la droite et de l’extrême droite sont montés au créneau. Le président du RN a rapidement fustigé « la dérive de la présidence macroniste », coupable d’avoir « attaqué un média privé », en l’occurrence CNews. « Voilà pourquoi la labellisation des médias est une idée dangereuse combattue par tous les démocrates cohérents », poursuit l’eurodéputé.
Marine Le Pen qualifie la vidéo de l’Élysée « d’indigne », considérant sur BFMTV que « ce n’est pas le rôle de la Présidence, qui doit être au-dessus des partis et ne doit pas descendre dans l’arène en s’attaquant à plusieurs médias ». La patronne des députés RN estime aussi que l’idée d’un « label » est « extrêmement dangereuse ».
Dans le même esprit, le maire RN de Perpignan Louis Aliot a trouvé « puérile » la vidéo de l’Élysée. « Quand on songe à ce que représente cette maison, quand on pense à de Gaulle ou Pompidou, il y a une forme de solennité à avoir. Là on tombe dans un tweet polémique », a-t-il regretté sur RTL. Pour le patron des députés UDR Éric Ciotti, il s’agit carrément d’un « scandale d’État ».
« L’Élysée s’attaque ouvertement aux médias privés du groupe Bolloré. La dérive illibérale est absolue. Labelliser un média, c’est embrasser les pratiques de régimes autoritaires étrangers à la liberté française », déclare-t-il. L’ex-président de LR est même allé jusqu’à envoyer un courrier à Emmanuel Macron pour le dissuader de créer le fameux « label » de l’information.
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