Des chaînes de production surchargées et des embauches: avec sa production de petites voitures hybrides, l’usine de Toyota à Valenciennes joue à contre-courant d’une industrie automobile au ralenti et qui licencie en Europe.
La plus grande usine automobile de France fêtait mardi sa cinq millionième voiture produite depuis son ouverture en 2001, un SUV Yaris Cross peint en bleu-blanc-rouge pour l’occasion.
Le groupe va, au cours des deux prochaines années, transformer en CDI les contrats de 600 des 1.000 salariés actuellement en CDD ou en intérim, sur un total de 5.000 salariés, a annoncé Didier Leroy, devenu président du conseil d’administration de Toyota Motor Europe après avoir dirigé l’usine.
Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a salué à Valenciennes « une histoire galvanisante dans le contexte actuel ».
La plupart des constructeurs européens enchaînent de mauvais trimestres avec des ventes en baisse, et les équipementiers licencient.
« Il n’y a jamais de fatalité, vous nous avez montré qu’une industrie automobile était possible en France », a-t-il lancé aux dirigeants de Toyota.
L’usine ouverte en 2001 est compacte et efficiente, avec une production de 1.230 véhicules par jour. A titre de comparaison, le berceau de Peugeot à Sochaux vient de remonter à 1.040 véhicules par jour.
Les ateliers se touchent pour limiter les pertes de temps. Au début de la chaîne, quatre grandes presses transforment les bobines d’acier de cinq à quinze tonnes en carrosseries de 180 kilos, tandis que 15 à 30 camions par jour retournent aux aciéries proches avec les chutes.
A proximité, Toyota produit lui-même ses pare-chocs et ses planches de bord. Le stock est très limité.
– Trois équipes par jour –
Dans des gerbes d’étincelles, 600 robots effectuent ensuite les 3.800 points de soudure sur le véhicule. D’autres robots, plus petits, se chargent ensuite d’autres opérations, comme l’installation des ciels de toit.
Les opérateurs connaissent 3 ou 4 processus et changent de poste à chaque quart-temps.
L’usine de Valenciennes est portée par le succès en Europe des modèles hybrides, qui polluent et consomment un peu moins que les véhicules thermiques, et restent bien moins chers que les électriques.
L’usine a fabriqué pendant vingt ans un modèle unique, la compacte Yaris, avant d’intégrer sa version SUV, la Yaris Cross. Celle-ci représente désormais 75% la production, tandis que la Yaris a migré en grande partie dans l’usine tchèque de Toyota.