Des informations de presse laissaient penser cette semaine que l’Ukraine était ouverte à une démilitarisation de territoires qu’elle contrôle encore et que les Russes réclament. Mais selon un conseiller d’Emmanuel Macron, il n’est aucunement question de concession territoriale des Ukrainiens dans leurs discussions avec Washington.
« Les Ukrainiens n’ont pas fait de deal sur les territoires, n’envisagent pas aujourd’hui de deal sur les territoires, n’envisagent pas de DMZ (zone démilitarisée) », a-t-il déclaré ce vendredi 12 décembre dans la soirée.
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Un conseiller du président Volodymyr Zelensky, Mikhaïlo Podoliak, avait semblé se rallier à cette idée en déclarant au dans Le Monde qu’« une zone démilitarisée devra exister de part et d’autre de la ligne » de front et qu’une partie du territoire « restera malheureusement sous occupation de facto de la Russie ».
La conversation mercredi entre Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président américain Donald Trump a de ce point de vue été « difficile », a concédé le conseiller, évoquant des « différences » avec les Américains sur « la manière dont doit s’organiser la séquence des prochains jours, des prochaines semaines ».
Par ailleurs, Européens et Ukrainiens demandent aux Américains de leur apporter des « garanties de sécurité » avant toute négociation avec les Russes sur les questions territoriales, a déclaré ce vendredi la présidence française.
« Il faut une pleine visibilité sur les garanties de sécurité que peuvent donner les Européens et les Américains aux Ukrainiens avant tout aménagement sur les questions territoriales contentieuses », a fait valoir l’Élysée.
« Les attentes des Européens à l’égard des Américains (..) ça peut ressembler à ce qu’on appelle un peu facilement une sorte d’“article cinq” (comme à l’Otan, NDLR), c’est-à-dire une garantie américaine pour ceux qui participent à la coalition des volontaires », a souligné le conseiller d’Emmanuel Macron.
« Socle commun »
La coalition des volontaires réunit une trentaine de pays prêts à aider l’armée ukrainienne à se renforcer et, pour certains d’entre eux, à participer à une force de « réassurance » en Ukraine, une fois un cessez-le-feu conclu, pour prévenir toute nouvelle offensive russe.
Cette garantie américaine devra apporter « toute (la) clarté, toute (la) visibilité pour les Russes que s’ils envisagent d’agresser à nouveau l’Ukraine, ils devront faire face aux Européens et aux Ukrainiens mais aux Américains aussi », a martelé le conseiller.
Les Américains doivent se mettre d’accord au préalable avec les Européens et les Ukrainiens pour présenter ensemble des propositions de paix avant toute négociation avec la Russie, a encore insisté la présidence française.
« Ce socle commun doit rassembler Ukrainiens, Américains et Européens. Il doit nous permettre, ensemble, de faire une offre de négociation, une offre de paix solide, durable, respectueuse du droit international et des intérêts souverains de l’Ukraine », a-t-il pointé.
« Et il reviendra aux Américains d’exercer leur pouvoir, leur talent pour convaincre les Russes que cette option consolidée, le socle commun euro-ukraino-américain est bien celui sur lequel se construit la paix », a insisté la présidence française.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron n’a pas encore décidé s’il se rendrait à la réunion des dirigeants européens annoncée lundi à Berlin. « Il pourra y avoir des réunions la semaine prochaine en Europe et Berlin est une excellente option. Le président de la République devra encore prendre une décision », a simplement dit l’Élysée.
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