Responsable ou pas ? Au procès du Dr Marc Adida, psychiatre des hôpitaux de Marseille accusé de viols et d’agressions sexuelles par quatre de ses jeunes patientes, la question de sa maladie mentale et de son discernement a été longuement débattue. En jeu, sa responsabilité pénale pour les faits reprochés. Pour le psychiatre Florent Trape, qui a expertisé son confrère en détention préventive depuis près de quatre ans et demi, le diagnostic ne fait aucun doute : le Dr Marc Adida souffre d’un trouble bipolaire, avec une alternance de phases de dépression et de décompensation maniaque qui entourent des périodes d’humeur normale.
Le médecin s’appuie sur les entretiens qu’il a eus avec l’accusé en prison, mais aussi sur son dossier médical, jalonné de sept expertises psychiatriques entre 2010 et 2016 qui, pour la plupart, vont dans le même sens. L’analyse est par ailleurs soutenue par certains événements graves figurant dans le dossier d’accusation. Par exemple, au printemps 2013, Marc Adida menace de tuer sa femme et sa fille de 2 ans. Quand les forces de l’ordre débarquent, il résiste, s’oppose à son interpellation et est neutralisé par deux coups de Taser, avant d’être finalement hospitalisé sous contrainte.
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