- En France, 8 à 11 millions de personnes sont des proches aidants.
- Et la proportion de la population concernée va exploser d’ici 2030.
- Cette « double activité » a des conséquences sur leur carrière.
La France compte de nombreux proches aidants. D’après l’Observatoire OCIRP, il en existe 8 à 11 millions. « Est considéré comme proche aidant d’une personne âgée son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin, un parent ou un allié, définis comme aidants familiaux, ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne »
, dispose l’article L113-1-3 du Code de l’action sociale et des familles.
Si certains peuvent penser que ce sujet ne les concerne pas, il n’en reste pas moins qu’avec le vieillissement de la population, le nombre de proches aidants devrait exploser dans les prochaines décennies. Ainsi, 25% de la population française pourrait bien le devenir d’ici 2030, note l’Insee. Une problématique importante donc, puisque de nombreux concitoyens doivent jongler avec une « double activité » : aider un proche et assurer un travail à temps plein. Une récente étude menée par Atlassian met en lumière l’impact d’un tel don de soi sur la carrière des personnes impliquées.
Des heures supplémentaires pour rattraper le retard
Cette enquête permet de constater que plus de la moitié des aidants familiaux qui travaillent (53%) font des heures supplémentaires « deux jours par semaine pour compenser les retards liés à leurs responsabilités familiales »
. Outre-Manche, ce taux monte à 70%. Reste qu’une fois cette journée de boulot à rallonge terminée, une nouvelle activité commence. C’est ainsi que perçoivent 78% des répondants français en rentrant à la maison ou chez leur proche qui nécessite leur intervention.
Évidemment, ce rythme effréné peut être difficile à tenir sur le long terme. « 54% des salariés aidants français estiment que la conciliation entre vie professionnelle et responsabilités familiales a eu un impact négatif sur leur carrière »
, notent les auteurs de l’étude.
Cette « double activité » peut-elle être bénéfique ?
Fort heureusement, certains relèvent des points plus positifs. Ainsi, « 58 % estiment que la conciliation des agendas personnel et professionnel améliore leur capacité à coordonner leurs responsabilités »
, affirme l’enquête d’Atlassian. En outre, la moitié des personnes interrogées voient cette « double activité » comme une occasion de mieux visualiser leur temps libre. Enfin, près de neuf Français concernés sur dix (89%) affirment « qu’une gestion plus structurée du temps pourrait améliorer leur vie personnelle ». C’est donc un véritable défi qui attend les entreprises dans les décennies à venir…









