La pandémie de Covid-19 a commencé il y a tout juste cinq ans, avec les premiers cas de cette maladie respiratoire très contagieuse à Wuhan, en Chine. Un tel anniversaire doit favoriser la réflexion : comment inscrire cet événement dans notre histoire ?
Cette épidémie restera dans les mémoires d’abord pour ses victimes directes – au moins 13 millions sont mortes en étant porteuses du coronavirus SARS-CoV-2 – et indirectes – plus de 4 milliards de personnes se sont confinées pour limiter la contagion. Mais le nom du virus qui a causé cette pandémie indique qu’il faut en chercher les origines bien avant 2019 : le SARS-CoV-2 est une mutation du SARS-CoV-1, détecté dans le sud de la Chine en 2002, lors de la crise du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
La mobilisation des sociétés asiatiques après cette crise pour se préparer à la prochaine pandémie y explique sans doute la limitation du nombre de victimes dans les premiers temps de l’épidémie de Covid-19 en 2020. Et les experts en « santé globale » alertaient déjà sur les risques d’émergence d’un virus de grippe en Chine depuis les années 1970.
Portée géopolitique
Le Covid-19 arrive donc au terme d’une séquence d’une cinquantaine d’années : l’accélération de la modernité en Chine, avec notamment l’élevage industriel et le trafic d’animaux (chauves-souris ou pangolins), a causé l’émergence d’un virus qui s’est transmis au reste de la planète du fait de sa dépendance à l’économie chinoise.
Mais un autre regard inscrit cette pandémie dans une histoire plus longue. Les nouveaux virus émergent du fait des transformations dans les relations entre humains et animaux. Ils causent des zoonoses, c’est-à-dire des maladies transmissibles à travers les frontières d’espèces. Une exposition en cours au Musée des Confluences, à Lyon, montre que l’histoire des pandémies raconte l’histoire de la mondialisation économique, au cours de laquelle certaines espèces animales, comme les rats et les poulets, se sont étendues à l’ensemble de la planète en suivant les humains.
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