Une entité chargée de centraliser les demandes des entreprises européennes et de stocker les minerais critiques. C’est la pièce centrale du plan européen « RESourceEU » qui est présenté ce mercredi 3 décembre. Bruno Jacquemin, délégué général de l’Alliance minerais, mineraux, métaux, en précise l’objectif. « L’Europe, pour moi, elle veut donner un signal aux industriels qui est : « attention à votre résilience. Si vous préférez acheter votre acier en Chine, vos terres rares en Chine parce qu’elles sont moins chères, vous allez être dans la main d’un certain nombre d’acteurs qui vont pouvoir vous mettre en état de vassalisation absolue« ».
Deux problèmes majeurs néanmoins : pour l’instant, la Chine raffine plus de 90% des terres rares vendues dans le monde, et les entreprises européennes qui les lui achètent sont souvent sensibles, comme dans la défense, explique Bruno Jacquemin. « Je suis un peu dubitatif sur l’efficacité très opérationnelle d’un dispositif piloté depuis Bruxelles. Est-ce que l’Europe doit expliciter tout ce qu’elle fait pour ces enjeux de défense nationale ? Je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée de le clamer haut et fort ».
Pour Bruno Jacquemin, sortir de la dépendance aux terres rares chinoises passe donc surtout par un bras de fer commercial. « L’Europe a besoin de terres rares de la Chine, mais on peut imaginer que la Chine a besoin des 450 millions de consommateurs que représente l’Europe ».
Inciter la Chine à rééquilibrer ses relations commerciales avec l’Europe, c’est d’ailleurs l’un des enjeux de la visite d’Emmanuel Macron qui débute ce mercredi 3 décembre.
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