Alors que des discussions restent en cours entre la France et l’Indonésie, Paris accentue sa pression pour obtenir le rapatriement de Serge Atlaoui.
Le Français avait été arrêté en 2005 dans une usine où de la drogue avait été découverte.
Les autorités françaises mettent en avant son état de santé, qui « se détériore ».
Le ministère indonésien des Affaires juridiques et des Droits humains rapporte que la France a mis en avant la « détérioration de l’état de santé » de Serge Atlaoui, un Français condamné à mort en Indonésie en 2007, pour demander à Jakarta son « retour immédiat ».
« Étant donné la détérioration de l’état de santé de Serge Atlaoui, une considération humanitaire pour son retour immédiat serait appréciée », a déclaré le numéro deux de l’ambassade de France en Indonésie, Laurent Legodec, cité dans un communiqué à l’issue d’une réunion entre représentants des deux pays.
La recherche d’un accord entre les deux pays
Paris a officiellement réclamé le transfèrement de Serge Atlaoui dans une lettre du ministre de la Justice en date du 19 décembre, avait expliqué fin décembre le ministre indonésien chargé des Affaires juridiques et des Droits humains. Le gouvernement français « respecte la souveraineté de l’Indonésie dans l’administration de la justice et adaptera la peine conformément à la loi française », a souligné Laurent Legodec, dans le communiqué.
Les discussions vont se poursuivre « afin de parvenir à un accord qui satisfasse à la fois l’Indonésie et la France », a ajouté le ministère. « J’ai évoqué le souhait que le transfert intervienne à la mi-janvier afin que les problèmes de santé de Serge (Atlaoui) soient pris en considération », a pour sa part expliqué son avocat français, Richard Sédillot.
Désormais âgé de 61 ans, Serge Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine où de la drogue avait été découverte, en banlieue de Jakarta, les autorités l’accusant d’être un « chimiste ». L’artisan soudeur arrivé de Metz, dans le nord-est de la France, père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique.
Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence, le condamnant à la peine capitale en appel. Il était censé être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après que Paris a intensifié la pression, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspens suivre son cours.