CLIMAT – La France, bientôt un régime d’apartheid ? C’est la sombre prévision des opposants aux ZFE, ces « zones à faible émission » qui interdisent les véhicules trop polluants dans les villes. La suppression du dispositif implanté à Paris et dans plusieurs métropoles de France va être examiné par le Parlement à partir du 8 avril prochain, après un vote en commission d’un amendement du Rassemblement national.
Créées par la loi en 2019, ces zones visent à diminuer la pollution de l’air, responsable chaque année de 40 000 décès prématurés, selon Santé publique France. Mais en pleine crise du pouvoir d’achat, elles sont devenues un symbole de l’exclusion des automobilistes les plus modestes et sont fustigées par l’extrême droite et une partie de la droite.
Les ZFE, instrument de « ségrégation sociale », comme l’affirme Marine Le Pen ou encore l’écrivain Alexandre Jardin, à la tête d’une mobilisation prévue ce dimanche 6 avril devant plusieurs mairies en France ? Chiffres gonflés, dérogations, sanctions encore inexistantes, disparition progressive des véhicules concernés… Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, Le HuffPost apporte quelques nuances aux outrances verbales des opposants à ce dispositif.
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher souhaite organiser en avril une rencontre avec les maires et ses homologues de la Santé et de l’Aménagement du territoire pour identifier des « solutions concrètes » sur l’amélioration de la qualité de l’air dans les métropoles, a indiqué lundi 1er avril son cabinet.
L’objectif annoncé de cette grande concertation, nommée en décalquant le terme « Grenelle de l’Environnement », est de « repartir des problèmes de santé publique que posent la pollution de l’air » et de « réunir les élus des territoires où la qualité est significativement en deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé pour faire des propositions concrètes en vue d’améliorer les dispositifs existants », précise-t-on.
Par ailleurs, la suppression des Zones à faibles émissions (ZFE) pourrait coûter jusqu’à 3 milliards d’euros à la France, estime la Direction générale du Trésor dans une note publiée par le média Contexte.
À voir également sur Le HuffPost :
Emmanuel Macron convoque un nouveau conseil de planification écologique, 18 mois après le précédent
Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont baissé en 2024, mais moins qu’avant