FRANCE 5 – MERCREDI 24 JUILLET À 21 HEURES – SÉRIE DOCUMENTAIRE
Difficile de succéder à l’épisode inaugural de la nouvelle saison estivale des Routes de l’impossible, consacré aux steppes de la Mongolie et diffusé mercredi 17 juillet (à voir en replay sur France.tv). Pour tourner dans des conditions extrêmes, par des températures de moins 35 degrés, le réalisateur Philippe Lafaix n’a, en effet, pas hésité à se mettre en scène. Et le résultat est réussi.
Allongé sur le sol glacé, caméra en main ; à l’intérieur de la camionnette de l’équipe de tournage, qui s’enfonce sensiblement dans une boue glacée ; ou marchant le visage engourdi par le froid, à la rencontre des Irréductibles des steppes. Parmi eux, un couple attachant et souriant, en dépit de son dénuement matériel. « Nous n’avons pas de travail, dit la femme dans les soubresauts de la Lada hors d’âge conduite par son mari. Alors nous faisons des petits boulots, jour et nuit. » Comme ravitailler les personnes isolées.
Les vastes étendues de steppes offrent des paysages magnifiques. C’est un des points communs avec Balkans, la vallée des oubliés, l’épisode proposé mercredi 24 juillet. Les points de vue apparaissent aussi majestueux, mais beaucoup plus escarpés, que ce soit en Albanie ou en Bosnie-Herzégovine, les deux pays sillonnés dans ce volet réalisé par Frédéric Elhorga et Antonin Marcel.
Vie hors du temps
Dans un petit village albanais enclavé, les caméras suivent Luan, qui conduit le seul véhicule de son village, un camion rafistolé afin de transporter tout et n’importe quoi, du bois, des villageois, des bêtes. Au commentaire, Patrice Lorton se charge des rappels historiques sur l’Albanie, qui a vécu quarante-cinq années sous la coupe d’un régime communiste, et sur la Bosnie-Herzégovine, qui a conquis son indépendance dans les années 1990, au prix d’une guerre ethnique.
Moyennant quoi, ces deux nations sont ruinées. Dans une vallée, on découvre ainsi la vie hors du temps de 200 habitants. Ils cultivent de la sauge et des plantes aromatiques, reliés au monde extérieur par un téléphone mobile, suspendu à un arbre. « C’est un téléphone portable, mais fixe », souligne Patrice Lorton.
Les scènes pittoresques sont nombreuses et les reportages instructifs, mais sans susciter la peur, ressort pourtant de cette série. En dépit d’une mise en scène alarmiste, on ne craint pas, par exemple, pour la vie de cette gentille bonne sœur de 74 ans, Italienne installée dans ces montagnes reculées depuis des décennies ; pas plus que pour ce père de famille qui fait conduire son fils, sans permis, depuis l’âge de 15 ans.
Pauvreté difficilement imaginable
En Bosnie-Herzégovine, en revanche, toujours enneigée, on s’inquiète devant les images de ce transporteur qui s’assoupit au volant après dix-huit heures de conduite ininterrompue. De même pour ces deux cousins qui ont un fort penchant pour « le raki de Radomir », surtout lorsqu’ils conduisent.
Le Monde Ateliers
Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
Découvrir
Si l’on ne croit pas aux dangers imminents annoncés, cet épisode a le mérite de mettre en lumière des modes de vie d’une pauvreté difficilement imaginable sur le continent européen. Ou encore des professeurs qui font des heures de trajets chaque jour sur un chemin instable pour enseigner dans une bâtisse délabrée à une poignée d’enfants. « C’était presque mieux au temps du communisme : il y avait des écoles », dit l’un d’eux.
Interrompue pendant les Jeux olympiques de Paris, la série reviendra à un rythme hebdomadaire à partir du 14 août, pour trois inédits : en Thaïlande, en Alaska, et au Zanskar (Inde).
Balkans, la vallée des oubliés, documentaire de Frédéric Elhorga et Antonin Marcel (Fr., 2024, 52 min). Diffusé dans le cadre de la série « Les Routes de l’impossible » sur France 5 et disponible à la demande sur France.tv.