LA LISTE DE LA MATINALE
L’explorateur portugais Magellan débordé par sa soif d’ambition dans le beau film que lui consacre le réalisateur philippin Lav Diaz, deux frères escrimeurs déliés par la violence et la culpabilité dans le saisissant En garde de Nelicia Low, un quasi-trentenaire essoré par la vie dans Laurent dans le vent du trio Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon… Cette semaine, les héros de cinéma ont un peu perdu de leur éclat, mais pas leur capacité à révéler leur véritable nature dans la confrontation à l’autre.
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« Magellan » : une contre-épopée coloniale
Fruit d’un long travail de recherche, Magellan n’entend pas raconter la vie de l’explorateur de manière exhaustive, comme le ferait un biopic. Le cinéaste philippin Lav Diaz assume ses partis pris et ses nombreuses ellipses, se concentrant sur quelques épisodes autour de la circumnavigation que le Portugais n’a pu mener à son terme.
Le réalisateur affirme aussi son regard. Si Magellan est le récit d’une aventure coloniale, celle-ci est racontée non d’un seul point de vue occidental, mais par un Philippin, héritier de cette histoire. Lav Diaz se montre généreux dans sa manière de donner à chacun une place dans son contre-récit. Il ne fait pas de l’indigène l’autre, mais plutôt un alter ego.
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