Rendez-vous à la prochaine assemblée plénière. Réunis à Lourdes du 5 au 10 novembre, les évêques de France ont reporté à mars prochain le soin de trancher la question de l’accompagnement des victimes majeures de prêtres diocésains. Dans son discours de clôture devant tous ses homologues, Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF), a déclaré que « si le principe est acquis », il reste « encore du travail avant de décider des modalités de mise en œuvre », après deux sessions de travail des prélats ce jeudi et ce vendredi dans leur hémicycle.
Déjà en mars 2023, lors de la précédente assemblée plénière, un groupe de travail présidé par Corinne Boilley, ancienne secrétaire générale adjointe de la CEF, avait présenté ses préconisations aux évêques. La Conférence avait alors annoncé « un dispositif ad hoc » qui serait présenté pour cette assemblée de novembre. Il faudra donc attendre de nouveau plusieurs mois pour ces personnes victimes, qui sont les grandes oubliées des démarches de l’Eglise en France (seules les victimes mineures de prêtres diocésains peuvent recevoir des réparations).
Justice restaurative
« Je pressens que des personnes victimes seront déçues et blessées de ce retard et je les assure de notre détermination à avancer », s’est excusé Eric de Moulins-Beaufort. Le président de la CEF a assuré que ces cinq mois permettront de préciser certains points concernant « deux voies (…) chacune avec ses avantages et ses inconvénients » qui ont été présentées lors de ces réunions automnales.
L’archevêque a aussi mentionné la question de la justice restaurative pour ces personnes victimes, conformément aux conclusions du groupe de travail de Mme Boilley, tout en reconnaissant qu’elle « n’est pas exempte de critique de la part des personnes victimes ». « Il nous faut être sûrs de la compétence et de la capacité des personnes à qui nous pourrions confier cette mission à le faire de manière claire et rassurante pour les personnes victimes », a-t-il ajouté. La question de la réparation financière des victimes majeures se posera notamment. Le rapport du groupe de travail estimait qu’elle ne devrait pas être nécessairement systématique mais certaines voix du côté des victimes et des instances de réparation ne jugeraient pas ce dispositif sérieux si cet aspect était directement écarté.
Pour autant, Eric de Moulins-Beaufort a réaffirmé dans son discours l’engagement « de manière déterminée » de l’Eglise de France contre les violences sexuelles en son sein. « De manière progressive, nous faisons ce que nous avons dit, nous répondons aux recommandations qui nous ont été faites », a-t-il assuré.
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